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Éducation permanente ou populaire et collapsologie : deux manières « radicales » de réinterroger notre système économique et ses impacts

Analyses
Éducation permanente ou populaire et collapsologie : deux manières « radicales » de réinterroger notre système économique et ses impacts
Peut-on rebondir d’un discours alarmiste (mais réaliste) vers un autre discours porté par l’action, par l’utopie, par la mise en place d’alternatives ? Comment créer des ponts entre le constat de l’effondrement de notre civilisation thermo-industrielle et l’éducation permanente[1. L’éducation permanente est le nom utilisé en Fédération Wallonie Bruxelles pour désigner l’éducation populaire. Elle a pour objectif « de favoriser et de développer, principalement chez les adultes, une prise de conscience et une connaissance critique des réalités de la société, des capacités d’analyse, de choix, d’action et d’évaluation, des attitudes de responsabilité et de participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique ». Dans cette analyse rédigée dans le cadre d’une mission d’éducation permanente financée par la Fédération Wallonie Bruxelles, nous utiliserons la terminologie « Education permanente » sauf quand il s’agira de faire référence à des sources utilisant la terminologie « Education populaire » ] (ou éducation populaire) ? Quelles sont les différentes formes d’action citoyennes face à l’urgence et à la nécessaire prise de conscience de l’effondrement en cours et à venir ?

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Comment faire pour que des hommes qui sont les produits de l’Histoire puissent individuellement et collectivement faire l’Histoire et construire leur devenir commun ? L’éducation populaire doit être pensée avant tout comme une praxis culturelle de transformation sociale et politique. On ne peut pas la réduire à la gestion d’activités au service d’une improbable paix sociale.

Christian Maurel[2. Éducation populaire et puissance d’agir, MAUREL Christian, L’Harmattan, 2010.]

1. Éducation permanente

1.1. S’attaquer à la racine

Pour le collectif français « La Trouvaille », une démarche d’éducation populaire implique l’idée d’émanciper des groupes dominés grâce à des pédagogies critiques et à leur participation à la vie publique, avec la visée de transformation radicale de l’ordre social. « Cela nécessite de se ressaisir de la question de l’émancipation en identifiant sans cesse les figures renouvelées de la domination ainsi que les « déjà-là »[3. Extrait de l’interview donné à la revue « Silence » par Annaïg Mesnil, Alexia Morvan et Katia Storaï, http://la-trouvaille.org/wp-content/uploads/2016/01/article-silence-pdf.pdf]».
Ce collectif dénonce l’instrumentalisation de l’éducation populaire par l’Etat qui encourage des pratiques individuelles au détriment d’une éducation réellement émancipatrice : « Héritière d’un postulat, plus ou moins conscient, de « l’incompétence populaire », moralisatrice ou paternaliste, cette Education populaire-là collabore au travail d’aliénation de l’esprit critique quand il s’agit, pour citer un exemple édifiant et fréquent, de « sensibiliser aux éco-gestes », tout en laissant de côté le décryptage des rapports sociaux de production à l’origine des conséquences environnementales (et humaines) désastreuses ».
Selon les membres de La Trouvaille, une telle posture « rend invisibles les causes et les acteurs du saccage écologique (…) et culpabilise en premier lieu ceux qui en subissent le plus les conséquences, les plus dominé.e.s. D’une part on n’enjoint pas les riches à vider leur piscine ou à ne plus prendre l’avion, mais surtout on ne dit rien, à titre d’exemple, des enjeux de la privatisation de l’énergie et donc de sa gestion à des fins lucratives ». D’où leur conviction que l’éducation populaire « se doit d’être « radicale », au sens étymologique : s’attaquer à la racine, c’est-à-dire à ce qui détermine nos existences : l’ensemble des rapports sociaux de production (de sexe, de « race », de classe) et leur interdépendance. (…) Nous aspirons à un service public d’éducation populaire autogéré, qui assumerait son passé et renouerait avec la tradition d' »éducation intégrale » dans une démarche d’auto-socio-construction des pouvoirs et des savoirs. Cela permettrait de libérer la radicalité des milliers d’éducateur.trice.s populaires.[4. Op. cit.]».
Cette vision militante de l’éducation populaire s’est construite en réaction à la situation en France. En Belgique, comme le reconnaissent d’ailleurs les membres de la Trouvaille, le pouvoir politique a une conception moins dirigiste de « l’éducation permanente » (la terminologie belge pour l’éducation populaire) : « Des prémisses sont posées en Belgique depuis 1976 par le décret sur l’éducation permanente. Il s’agit de s’inspirer de l’existant et d’étendre ses conquêtes, à savoir : une politique publique qui finance de la critique sociale, par le biais de soutiens au fonctionnement d’organisations, incluant les syndicats et les mouvements sociaux, en lien avec des activités menées majoritairement avec des adultes, et en particulier si cela se fait en milieu populaire. »

1.2. Le droit d’avoir des droits et d’explorer de nouveaux droits

En effet, en Belgique francophone, le Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles insiste sur le rôle des associations d’éducation permanente dans l’éveil à une dimension critique : la démarche associative « repose sur la conviction que la dimension critique joue un rôle signifiant quant à la mise en œuvre d’un lien social, créateur de solidarité »[5. Parlement de la Communauté Française, projet de décret relatif au soutien de l’action associative dans le champ de l’Education permanente, Exposé des motifs, Section 2, http://archive.pfwb.be/100000000073081]. Elle procède d’une désobéissance créatrice et alimente cette désobéissance.
Dans un récente circulaire ministérielle de mars 2018 adressée aux organisations d’éducation permanente subsidiées et reconnues par la fédération Wallonie Bruxelles (comme Oxfam-Magasins du monde), on peut lire ceci : « En synthèse, par leur histoire, leur ancrage, leur fonctionnement, leur action, leur rayonnement et leurs alliances, les associations contribuent à éveiller, accompagner, renforcer le mouvement des citoyens librement associés dans les divers champs (politique, social, culturel, économique, environnemental) et sur l’ensemble des enjeux de société. [6. Voir la circulaire ici : http://www.educationpermanente.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=07fea3fb4f2bf276d7ef35f36b0e4f6d344875c7&file=fileadmin/sites/edup/upload/edup_super_editor/edup_editor/documents/Judith/Circulaire_ministerielle_relative_au_decret_du_17_juillet_2003_relatif_au_soutien_de_l_action_associative_dans_le_champ_de_l_education_permanente.pdf
Plus loin, la circulaire détaille les différentes catégories de droits dont peuvent s’emparer les associations d’éducation permanente dans leur travail, comme « source et horizon de l’émancipation » : les droits-liberté (droits civils et politiques), les droits-égalité (droits économiques et sociaux), les droits collectifs ou solidaires (droit à la paix, au développement, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et des ressources de leur pays), auxquels on peut rajouter les droits liés à l’environnement (droit à un développement durable, droits des générations futures, biodiversité et justice climatique). La circulaire conclut en disant que « l’ensemble des droits des personnes sont déclarés universels, indissociables, interdépendants et intimement liés. Leur conquête caractérise la modernité de sociétés qui entendent agir sur elles-mêmes sans référence à un pouvoir extérieur impératif, quel qu’il soit. Cette modernité considère par voie de conséquence chaque groupe ou individu comme libre de se définir, de se transformer, de s’associer. (…) Les associations d’Education permanente contribuent à forger les conditions culturelles de l’exercice de l’ensemble des droits : le droit à avoir des droits. De là l’importance spécifique accordée de nos jours aux droits culturels, jusqu’ici peu définis, et tellement plus essentiels quand les formes et les forces nouvelles du capitalisme s’investissent dans le champ culturel. »
La circulaire incite les organisations d’éducation permanente à travailler sur trois niveaux :

  • faire connaître et promouvoir les droits individuels et collectifs ;
  • explorer de nouveaux droits (par exemple autour des enjeux climatiques, du statut des personnes transgenres, des traités de commerce internationaux, de la gestion des données de masse, de la souffrance au travail dans les services industrialisés…) ;
  • promouvoir l’exercice des droits par les individus et groupes mais également par les institutions.

2. Éducation permanente et collapsologie

La collapsologie[7. Collapsologie :  exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l’intuition et sur des travaux scientifiques reconnus (Servigne & Stevens, 2015)] est une nouvelle discipline qui se cherche encore. Elle pourrait s’inspirer de cette vision de l’éducation populaire ou éducation permanente en tant que « contre-pouvoir » qui se réfère à la fois aux « nouveaux droits » liés à l’environnement et à la réflexion critique sur notre modèle capitaliste actuel.

2.1. Complémentarités et concordances

On ne peut faire de l’éducation permanente en se contentant de rentrer dans des cases imposées par une structure (qu’il s’agisse de cases imposées par l’institution scolaire, par les autorités subsidiantes ou par toute autre institution) et puis passer à autre chose, comme si on zappait de chaîne sur une télévision… L’éducation permanente doit au contraire bousculer les cases afin de créer une vision critique. Cela implique un processus à long terme et des méthodes participatives. Cela implique également une démarche volontaire des participant.e.s et un choix conscient de leur part qu’ils et elles s’inscrivent dans quelque chose de plus ambitieux qu’une animation ponctuelle, qu’un simple « one shot ».
De même, ce n’est pas la simple vision d’un film « catastrophiste » ou la lecture d’un livre sur la collapsologie qui permettra de gérer les émotions et de travailler sur l’imaginaire entourant l’effondrement. Ici aussi, il faut du temps et des méthodes appropriées pour pouvoir s’imprégner du message, en mesurer les conséquences et décider (ou non) d’agir.

Les 3 axes de l’éducation permanente

La collapsologie peut s’articuler au sein des trois axes de l’éducation permanente:

  • favoriser et développer une prise de conscience et une connaissance critique des réalités de la société : la collapsologie insiste sur l’écoute et la prise en compte de ses émotions tout en acceptant celle des autres tandis que l’éducation permanente ou populaire insiste sur l’importance de partir des représentations du public, de créer du savoir à partir de la base, des milieux populaires (au lieu d’une transmission verticale de savoirs venant d’une élite) ;
  • favoriser et développer des capacités d’analyse, de choix, d’action et d’évaluation : la collapsologie a le grand mérite de proposer une analyse transversale de différentes crises (écologique, économique, énergétique, sociale, démographique…) qui implique une remise en question fondamentale de notre rapport à la nature et de notre civilisation thermo-industrielle et donc un changement d’attitude individuel et collectif ;
  • favoriser et développer des attitudes de responsabilité et de participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique : l’éducation permanente propose d’explorer de nouveaux droits (notamment ceux qui nous lient à l’écosystème, parmi lesquels les « biens communs à défendre ») alors que la collapsologie veut expérimenter de nouvelles formes de vivre ensemble résilientes.

2.2. Quels outils ?

Outils de l’éducation permanente au service de la collapsologie

Ces complémentarités entre éducation populaire et collapsologie ont été explorées lors d’une  formation qui s’est tenue début mars 2018 à Bruxelles[8. Formation organisée par Rencontre des Continents, Millenium, Quinoa et Sans Transition, avec l’aide pratique de l’asbl CFS. ].
Parmi les questions débattues figurait celle des outils à proposer aux personnes volontaires qui sont prêtes à s’engager sur le chemin de la collapsologie. Grâce aux méthodes d’éducation permanente, les citoyen.ne.s peuvent mieux partager ou s’approprier des savoirs, observer et porter un regard critique sur notre société, faire de la place aux émotions et se questionner sur leurs propres attitudes face à l’effondrement, à partir d’expériences vécues.
Lors de cette formation, les participant.e.s ont par exemple eu l’occasion de vivre des expérimentations dans la rue : par « l’observation participante », la personne se fond dans un milieu sans prétendre le juger ; il s’agit d’observer un « éco-système » – dans ce cas-ci urbain – en essayant de comprendre les rapports de force en jeu. Ainsi, certains participants à la formation avaient choisi de se rendre dans le service d’urgence d’un hôpital, dans un supermarché « hard discount », au Parlement européen ou encore au parc Maximilien où se rassemblent les sans-papiers. Suite à cette brève expérience, qui nécessiterait en théorie plus de temps d’immersion, ils ont pu néanmoins se rendre compte des dysfonctionnements de notre modèle actuel mais aussi de ce qui permettrait d’atténuer le choc de l’effondrement : renforcer l’autonomie alimentaire, renforcer les liens sociaux, s’organiser en collectifs citoyens…
Citons encore quelques autres outils d’éducation permanente proposés lors de cette formation :

  • L’arpentage d’un livre : méthode de découverte à plusieurs d’un ouvrage, en vue de son appropriation critique. Cela permet à la fois de désacraliser l’objet « livre » tout en créant une culture commune autour d’une thématique et de comprendre qu’aucun savoir n’est neutre. Concrètement, il faut déchirer le livre et se répartir des paquets de pages au sein du groupe, pour ensuite restituer le contenu ensemble en donnant son point de vue : ce que j’ai aimé ou pas, ce qui fait écho à mon expérience, ce que j’aimerais dire à l’auteur…[9. Voir la fiche sur l’arpentage de La Trouvaille : http://la-trouvaille.org/arpentage/] ;
  • L’écriture sur soi : se donner du temps de s’interroger sur notre identité, sur nos rapports aux autres, sur notre place dans ce monde ;
  • L’écoute en binôme : consiste en un entretien non directif où chacun s’exprime sur le sujet de son choix ;
  • La déambulation en rue avec une question : consiste à se promener en rue avec une pancarte contenant une question afin de provoquer le contact avec les passant.e.s. La communication peut être verbale ou non verbale et permet de s’imprégner de la réflexion d’inconnu.e.s pour avancer dans sa propre réflexion.

Agir avec la désobéissance civile

Quand le pouvoir incite au contre-pouvoir, comme c’est le cas avec l’éducation permanente, peut-on s’étonner que des citoyen.ne.s s’en emparent pour s’inscrire dans des actions de désobéissance civile ? Face à l’urgence du réchauffement climatique et de l’effondrement, certaines organisations estiment qu’il faut passer un cap et que les actions de sensibilisation classiques ne suffisent plus.
C’est le cas de la coalition internationale « Ende Gelände » qui, depuis 2015, réunit des milliers d’activistes pour bloquer des mines et des centrales à charbon allemandes. « Nos actions sont fortes car on se retrouve pour reconquérir une puissance d’agir alors que, paradoxalement, on se sent d’abord impuissant face à cet effondrement », décrit Lena, membre d’Ende Gelände en France[10. Cité par Vanina Delmas le 1er novembre 2017 dans un article de la revue Politis. http://cdeclin.be/entrees/20171106effondrement.pdf]. « Parallèlement, nous construisons un narratif plus positif, notamment avec un camp climat (ateliers, discussions, formations…), car nous ne pouvons pas attirer les militants seulement en leur faisant peur, précise-t-elle. Il faut aussi incarner ce que pourrait être une société postcarbone positive. »
Aux États-Unis, l’association « Deep Green Resistance » va encore plus loin et envisage une lutte globale avec plusieurs stratégies, à base « d’écosabotages » et de non-violence. « Le point central de notre critique, explique Nicolas, un membre de la branche française en création, est de dénoncer les considérations anthropocentrées de cette vision de l’effondrement et des actions entreprises. [11. Op. cit.]
Pablo Servigne reconnait que la collapsologie ouvre un champ pour l’action radicale car il faut nécessairement penser à « l’après » : « Quand tu fais le constat que le système est verrouillé, tu te détaches de cette pensée mainstream pour aller vers la pensée dite radicale, dans le sens “prendre le problème à la racine”. Pour le moment, c’est encore une nébuleuse difficile à cerner, mais une pensée nouvelle apparaît, des modes d’action et un imaginaire nouveau se développent. Ce sont les germes et les jeunes pousses qui émergent quand le grand arbre s’effondre.[12. Op. cit.] »
Selon Miguel Benasayag et Angélique Del Rey, l’action individuelle, qui repose sur un changement venant uniquement des consommateurs, est un leurre : « ni le militant ni l’individu de bonne volonté ne sont en mesure d’assumer les défis de l’époque. Le sujet de l’agir n’est donc pas l’individu, mais une multiplicité de situations », affirment les deux auteurs[13. De l’engagement dans une époque obscure, Miguel Benasayag et Angélique Del Rey, Le Passager Clandestin, 2011.] ».  Ils proposent un engagement recherche, expression d’un désir vital, qui revendique la lutte radicale, en se basant à la fois sur des philosophes (La Boétie, Marx, Foucault, Spinoza, Gramsci…) et sur des expériences politiques concrètes comme celle des Tupamaros uruguayens[14. Mouvement politique uruguayen d’extrême gauche qui prôna l’action directe et la guérilla urbaine dans les années 60 et 70. Il est une des rares guerrillas à s’être transformée en mouvement politique légaliste, s’intégrant à la coalition de gauche du Front large et soutenant l’élection de José Mujica aux élections de 2009.].
Cette militance radicale et illégale, peut-elle convaincre une masse critique capable de faire bouger la société avant l’effondrement ? Il est difficile d’y croire, tant le système capitaliste dominant a réussi à s’imposer partout et à « shooter » les humains à un train de vie qui nécessiterait plusieurs planètes. Sans parler de la manière dont ce système parvient à récupérer à son compte les inquiétudes écologiques (bio industriel, voitures électriques, tri des déchets…) dans un discours rassurant : plus la peine de s’inquiéter, puisque la plupart des entreprises et des gouvernements défendent soi-disant un développement durable, même si dans la réalité ce discours s’apparente souvent à du « greenwashing » ou à de fausses solutions.

Conclusion

Éducation permanente et collapsologie permettent à la fois de sensibiliser à des questions essentielles, de porter un regard critique sur notre modèle économique et politique mais aussi d’ouvrir de nouveaux champs d’exploration : faire de la place aux émotions, créer de nouveaux droits collectifs plus en phase avec l’urgence environnementale, expérimenter de nouvelles formes d’actions citoyennes et enfin redécouvrir son pouvoir d’action individuel et surtout collectif.
Comme le souligne Bruno Gemenne dans l’analyse « Les actions de désobéissance civile constituent-elles un enjeu pour Oxfam-Magasins du monde ? », il existe dans ce foisonnement d’actions plusieurs pistes intéressantes dont l’organisation pourrait s’inspirer et qui pourraient attirer un nouveau public [15. Bruno Gemenne, https://www.oxfammagasinsdumonde.be/blog/2017/12/20/les-actions-de-desobeissance-civile-constituent-elles-un-enjeu-pour-oxfam-magasins-du-monde/#.Ws3rQH8uBrQ].
Une organisation d’éducation permanente comme Oxfam-Magasins du monde peut s’inspirer de toutes ces idées afin de construire un nouveau modèle de mobilisation citoyenne et d’éducation permanente en phase avec les évolutions du monde. Certes, cela demande une remise en question de son modèle actuel, ce qui ne sera pas facile, tant la survie de l’organisation dépend également de cadres extérieurs imposés par les pouvoirs subsidiants. Mais a-t-on vraiment le choix de ne pas réinterroger ce modèle face à l’urgence d’un monde qui bouge à grande vitesse et qui va, qu’on le veuille ou non, bousculer les organisations qui n’auront pas anticipé à temps les changements en cours et à venir ?
Roland d’Hoop