Une sensation agréable en bouche, une dose d’endorphine et souvent un plaisir pour les yeux. Le chocolat met tous vos sens en éveil. Et pour nous, Belges, il s’agit en plus d’une fierté nationale. Mais le chocolat est aussi un business juteux. Par le biais de reprises et de fusions, une poignée d’entreprises ont la mainmise sur le secteur.
La chaîne commerciale est déséquilibrée. Les droits des producteurs de cacao sont systématiquement bafoués et au vu de la déforestation massive qu’il engendre, le secteur du chocolat est une véritable catastrophe écologique. Bien que ces problèmes soient connus depuis longtemps, le modèle commercial ne change pas. Les producteurs du Sud endossent la majorité des risques. Tandis que les grands négociants, chocolatiers et supermarchés encaissent la majorité des bénéfices.
Le commerce avec les cultivateurs issus de pays fragiles ne doit pas uniquement être perçu comme une opportunité. En tant que pays occidental, nous avons également une part de responsabilité à assumer. Les entreprises qui dominent le secteur du chocolat n’ont jamais pris cette responsabilité. Chocolat durable ou non durable… le choix a toujours été laissé au consommateur. L’effet sur les conditions de vie des producteurs a dès lors été minimal. Mais le temps des initiatives sur base volontaire est révolu. La crise dans les pays de production est trop grande.
Le secteur du chocolat doit imposer à ses acteurs de respecter les droits humains. C’est un devoir, pas un choix. Aujourd’hui, les initiatives « durables » se situent encore trop souvent en marge d’un secteur non durable.
La Belgique, en tant que pays du chocolat par excellence, doit jouer un rôle de précurseur. Sinon, comment pourrionsnous être fiers de « notre » chocolat ? Oxfam-Magasins du monde plaide pour une législation obligeant les entreprises à respecter les droits humains et l’environnement à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement. Nous appelons cela un devoir de vigilance.
Dans cette dossier, vous ferez connaissance avec la chaîne de production complexe du chocolat. Vous découvrirez qui tire les ficelles. Et vous comprendrez qui a les clés en main pour mieux protéger les cacaoculteurs du Sud. Car nous ne pourrons être vraiment fiers de notre chocolat belge que lorsque l’ensemble de la chaîne sera durable.