Face aux crises : l'économie du donut
Les actuelles crises sanitaire et économique liées au COVID-19 sont une convulsion de plus d’un modèle de société en plein naufrage. Face aux nombreuses autres urgences sociales et environnementales, en premier lieu le changement climatique, il nous faut inventer le « monde d’après ». Le modèle économique du donut peut nous guider dans cette nécessaire transition écologique et sociale vers un « espace sûr et juste pour l’humanité ».
L'économie du donut en 1 minute
Le plancher social et le plafond environnemental du donut
Développé en 2012 par la chercheuse britannique Kate Raworth, le concept de donut définit les balises sociales et environnementales au sein desquelles toute activité humaine devrait s’inscrire. L’anneau intérieur (ou « plancher social ») délimite les éléments essentiels pour une vie digne (alimentation, santé, éducation, etc.), tandis que l’anneau extérieur (ou « plafond environnemental ») correspond à la pression maximale que l’humanité peut exercer sur les systèmes vitaux de la Terre (écosystèmes, climat, etc.) sans mettre sa survie en péril.
Des limites pour la plupart dépassées
Sans surprise, ces différentes limites sont allégrement dépassées, comme nous l’ont rappelé, avant même la crise du COVID-19, différentes crises sociales et environnementales: vagues de chaleur en Europe, incendies en Amazonie, en Sibérie et en Australie, mobilisations sociales du Liban au Chili en passant par la France des gilets jaunes, pour ne citer que quelques exemples. Malgré ces signaux, c’est l’immobilisme qui prévaut parmi les décideurs politiques et économiques. L’absence quasi-totale d’avancées lors de la dernière conférence de l’ONU sur le climat (COP 25) à Madrid n’en est qu’une illustration. Pire, les plans de relance post COVID-19 risquent de nous faire revenir vers la « vieille économie » et le paradigme de la sacro-sainte croissance.
Une transition écologique ET équitable
Si des millions de citoyens et citoyennes se mobilisent sur ces questions (à l’image du mouvement des villes en Transition), la question des inégalités sociales et de la place du ‘Sud’ est souvent peu présente. Oxfam-Magasins du monde veut décloisonner ces combats en défendant le concept de transition équitable : une transition vers l’économie du donut, c’est-à-dire à la fois écologique et sociale, pour et par les populations et pays les plus marginalisés, et intégrant les questions décoloniale, féministe et migratoire.
Et le commerce équitable dans tout ça ?
Le commerce équitable a toute sa place dans ce combat pour la justice sociale et environnementale au niveau global, notamment face au ‘tout local’ (pas toujours synonyme de durabilité). Il donne entre autres les moyens aux plus vulnérables d’adopter des pratiques plus écologiques et de s’adapter à l’imprévu (telles les inondations et sécheresses, amenées à se multiplier avec la crise climatique). Il doit néanmoins achever sa mue vers des formes de commerce plus soutenables, par exemple en offrant davantage de produits écoconçus et circulaires, tout en inventant de nouveaux récits. Au niveau politique, le secteur équitable doit œuvrer avec les autres acteurs de la société civile, aussi bien du Nord que du Sud, à des politiques plus cohérentes et intégrées en termes de durabilité. L’objectif ? Faire converger les luttes pour un « monde d’après » plus équitable et durable !
Témoignages
À l’occasion de sa campagne sur l’économie du donut, Oxfam-Magasins du monde a rencontré une série de personnalités belges et internationales. L’objectif ? Débattre et mettre en perspective ce concept sur les limites sociales et planétaires, sous divers angles tels que le commerce, la finance, l’alimentation, la coopération avec le Sud, etc.
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