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Des prix injustes, des marges pas si faibles

2024 Agroécologie Analyses
Des prix injustes, des marges pas si faibles

Article publié dans Tchak ! n°18, la revue paysanne

Face aux demandes de prix juste des agriculteurs, agro-industrie et grande distribution ne cessent de se renvoyer la balle. Passage en revue des (contre-) arguments, notamment sur les fameuses marges. Alors pour qui, le gros de l’effort ? Spoiler : les deux, mon capitaine !

Où sont les marges ? Non ce n’est pas une réinterprétation de la célèbre chanson de Patrick Juvet[1]. Mais une question (légitime) que beaucoup de lecteurs et lectrices ont dû se poser dans le contexte des récentes mobilisations agricoles. Dans les débats, on a en effet souvent assisté à de houleux échanges, où la grande distribution et l’agro-industrie se rejetaient mutuellement la responsabilité des faibles prix imposés aux producteurs. Le tout dans un contexte d’inflation qui a vu les coûts des matières premières et de l’énergie exploser.

Un chiffre a plus particulièrement été brandi ad nauseum par Dominique Michel, patron de Comeos (la fédération des entreprises du commerce et des services, autrement dit la grande distribution) : 1.3€. C’est le montant en moyenne que ses membres auraient gagné en 2021 sur un panier de 100€ de produits alimentaires vendus en magasin. Une marge nette moyenne[2] que le représentant de Comeos juge « beaucoup trop faible », voire « invisible »[3]. Et il ne la sortait pas de son chapeau mais d’un rapport 2022 du SPF Économie sur la transmission des prix dans les chaînes alimentaires[4]. Alors si le secteur de la distribution est à ce point fragilisé par la crise, qui dans ce cas profite du contexte d’inflation ?

Pas les grandes marques non plus, du moins selon elles… Interrogé dans le magazine de la RTBF « Investigation », Walter Gelens, le responsable de l’Association belge des marques (BABM), accuse les supermarchés de « faire trop de marges », rappelant que ce sont eux qui ont le « dernier mot pour fixer les prix ». La fédération de l’industrie agroalimentaire, la FEVIA, s’appuie quant à elle sur le même rapport du SPF Économie pour indiquer que « les marges de l’industrie alimentaire ont diminué » et qu’elles auraient même « atteint un niveau historiquement bas »[5]. Et W. Gelens d’appeler à « regarder plus en détail les résultats annuels de la grande distribution ».

Des surprofits surtout dans l’industrie alimentaire et le négoce international

Cela tombe bien, l’économiste de l’ULB Olivier Malay (par ailleurs collaborateur à la CSC) a fait cet exercice dans un récent article du think tank « Minerva ». Intitulée « À qui profite la hausse des prix dans les supermarchés ? », l’analyse démontre que les supermarchés n’ont en moyenne pas fait de profits sur l’inflation en 2021-2022, ne faisant que répercuter les hausses des coûts de production[6].

Sur cette même période, ce sont les acteurs de l’industrie alimentaire et du négoce des matières premières ou de la spéculation qui ont engrangé d’importants (sur)profits. Les bénéfices des seconds ont atteint 13 milliards de dollars en 2022 (soit le double de l’année précédente)[7], tandis que l’industrie alimentaire belge a accru ses profits de 33,2% en moyenne (et même de 78% pour les plus grandes entreprises, c’est-à-dire de plus de 200 travailleurs). Et l’économiste de préciser que cette hausse des bénéfices est bien « essentiellement due à une hausse des prix supérieure aux surcoûts » et « non des volumes vendus », ceux-ci n’ayant quasi pas bougé en 2021-22[8].

Alors, « end of story » ? L’industrie agroalimentaire et les négociants internationaux seraient les seuls profiteurs de la crise et la grande distribution une victime, à qui on ne pourrait demander aucun effort en vue de prix plus justes pour les agriculteurs ? Ce n’est évidemment pas l’opinion des agriculteurs qui se sont mobilisés ces derniers mois contre les centres d’approvisionnement de Colruyt, Delhaize, Aldi, Lidl, Intermarché et consorts[9]. De fait, la manière dont les marges et bénéfices se répartissent au sein des systèmes alimentaires, à la fois temporellement et géographiquement, est évidemment très complexe.

Des difficultés temporaires du côté de la grande distribution ?

Une première manière de relativiser ces constats pour la grande distribution est d’observer que ses marges en Belgique n’ont pas toujours été aussi faibles, loin de là. En examinant les rapports de l’Observatoire des prix, on s’aperçoit ainsi que le secteur a connu des périodes de « vaches plus grasses » : égales à près de 4% en 2010, les marges nettes du commerce de détail (retail en anglais) ont atteint un pic à 6% en 2012, pour se stabiliser aux environs de 2% sur la période 2015-20[10].

De quoi se constituer un petit « matelas », d’autant plus que le secteur a connu des profits records durant l’épidémie de Covid-19. Étant parmi les rares commerces autorisés à rester ouverts pendant les confinements, les ventes des enseignes de la grande distribution ont mécaniquement bénéficié des reports d’achats, notamment de l’Horeca, sans parler des comportements (parfois excessifs) de stockage par les consommateurs et de certaines hausses abusives de prix. Sur le seul premier semestre 2020, le chiffre d’affaires supplémentaire du secteur belge aurait ainsi avoisiné le milliard d’euros[11].

De plus, on peut supposer que le point bas des marges observé dernièrement n’est que temporaire, comme le suggère le bénéfice opérationnel de Colruyt en Belgique pour 2023 (annoncé à 246 millions d’euros, en hausse de 50%). Autre indication de cette tendance : les prix encore en hausse dans les supermarchés fin 2023, et ce malgré une stabilisation (voire une diminution) des prix des fournisseurs, ce qui semble démontrer que la grande distribution cherche à récupérer les marges d’avant crise[12].

Rappelons également que les acteurs de la grande distribution en Belgique opèrent à l’international, où la plupart ont fait de juteux bénéfices en 2022 (2,5 milliards d’euros  pour le groupe Ahold Delhaize par exemple, ou 1,35 milliard pour Carrefour, en hausse de 26%)[13], pour le plus grand bonheur de leurs grands patrons[14].

De faibles marges à relativiser

Un autre élément essentiel à rappeler dans ce débat sur la répartition des marges est que la grande distribution est structurellement construite sur de faibles marges et tire ses bénéfices de ses énormes volumes de vente. Comme le rapporte O. Malay, « les chiffres d’affaires dans le commerce sont gigantesques, notamment comparés à la moyenne de l’agro-industrie, qui fonctionne sur de plus petites quantités »[15].

Prudence donc, la marge nette brandie comme un totem par Comeos n’étant qu’un indicateur économique parmi de nombreux autres. Par ailleurs, une faible marge ne reflète pas toujours de réelles difficultés économiques, comme l’explique O. Malay : « Certains acteurs comme Cora, Mestdagh ou Match, en pertes depuis plusieurs années, sont en réelle difficulté. Mais d’autres faussent artificiellement les chiffres, tels Bioplanet ou Jumbo, dont les pertes sont liées à des objectifs de conquête de marché, ou encore Lidl Belgique, qui pour des raisons de construction comptable et d’optimisation fiscale, voit son approvisionnement surfacturé par sa maison mère en Allemagne » [ainsi que des services informatiques, d’impression ou encore d’électricité, NDLR]. L’Observatoire des prix confirme dans son dernier rapport l’apparition ces dernières années d’un « certain nombre de nouvelles chaînes (internationales) sur le marché belge », tels Albert Heijn ou Jumbo, qui se manifestent « comme des casseurs de prix afin de grignoter des parts de marché sur les chaînes déjà établies ».

Enfin, un autre élément expliquant que les faibles marges du secteur du retail ne sont pas forcément le signe qu’il se porte mal, tient à ce que l’on appelle le « fonds de roulement négatif ». Comme l’explique l’économiste et CEO de Gondola Pierre-Alexandre Billiet dans l’article du site Faky cité plus haut, cela correspond, pour les distributeurs, au délai entre le paiement du consommateur et celui au fournisseur. Le premier « paie au moment où il achète son produit en magasin », tandis que « les supermarchés paient souvent leurs fournisseurs 30, 60 voire 90 jours après la livraison », ce qui génère in fine des réserves financières, synonymes notamment de besoins d’emprunts réduits et donc de moindres frais bancaires.

« Celui qui gagne, c’est toujours le plus gros »

On ne peut nier des fragilités dans le secteur de la grande distribution en Belgique, en lien également avec la croissance des achats transfrontaliers (qui auraient augmenté de 40% entre 2022 et 2023 en Belgique, fragilisant également l’industrie alimentaire belge[16]). Mais ces fragilités sont relatives, inégales et sans doute temporaires. La plupart des distributeurs « continuent à faire des bénéfices et à rémunérer leurs actionnaires », dixit O. Malay[17].

Bref, comme le résume l’expert Claude Buffa dans le reportage de l’émission « Investigation », « celui qui gagne, c’est toujours le plus gros ». Les négociations dans le secteur ne fonctionnent ainsi que sur des rapports de force ou presque. Les grandes marques y bénéficient de leur image et notoriété, tandis que la grande distribution s’appuie sur son pouvoir de (dé)référencement et de fixation des prix finaux en magasin (ainsi que sur le regroupement en centrales d’achat pour certains distributeurs)[18].

Cette guerre des prix amène parfois au retrait de produits en magasins (comme lors du conflit en 2022 entre Delhaize et Danone[19]), quand toutes les discussions et autres mesures de rétorsion ont échoué. Mais cela ne dure jamais bien longtemps tant ces acteurs ont besoin les uns des autres…

Un univers impitoyable

Inutile de dire que dans ce monde impitoyable, les petits fournisseurs ne pèsent pas lourd. C’est évidemment le cas de la plupart des agriculteurs, qu’ils fournissant en direct la grande distribution ou passent par des intermédiaires. Difficiles à collecter, les témoignages sont rares, notamment par peur des représailles. Certains secteurs sont en effet tellement concentrés qu’un seul déréférencement peut signer l’arrêt de mort d’une ferme.

Nombreux s’indignent dans leur coin, tel ce producteur de carottes bio interrogé dans l’émission « Investigation » qui voit ses prix multipliés par cinq en grande surface, alors qu’il supporte la majorité des risques et qu’il y a peu de valorisation intermédiaire (lavage, tri, emballage, distribution). Ou ce producteur de lait, qui a commencé à fournir son beurre directement à une centrale d’approvisionnement de la grande distribution en 2010 après la crise du lait : « C’était bon pour leur image. Mais ils me prenaient tout de même 40% de marge, alors que 20% auraient dû les contenter. Et quand j’ai protesté du placement en magasin de mes produits, dans des coins peu fréquentés, ils m’ont remplacé par un producteur aux marges inférieures ».

Sans oublier que la grande distribution dispose d’une palette d’outils pour « récupérer à gauche ce qui a été concédé à droite ». Des contreparties sont par exemple exigées pour le placement en tête de rayon, dans un catalogue ou à proximité d’autres produits vendeurs, ou bien les livraisons en retard ou en volumes inférieurs sont surfacturées[20]. Et si la Belgique dispose depuis peu d’une législation (transposition d’une directive européenne) pour réguler les pratiques commerciales les plus déloyales, la loi n’est (encore ?) que très peu utilisée, de nouveau par peur des représailles. Le dernier rapport annuel publié (SPF) indique ainsi : « Il semble que les fournisseurs de produits agricoles et alimentaires hésitent à porter plainte auprès de la Direction générale de l’Inspection économique, car ils craignent une forme de représailles de la part de l’acheteur et ne souhaitent pas mettre en péril leur relation durable et future »[21].

Le frais et le bio plus exposés aux surmarges

Alors bien sûr, on pourra arguer qu’on ne peut généraliser sur base de cas isolés. Les différences de pratiques et de marges peuvent être considérables selon le produit, la filière, le (type de) magasin, la région même, et font partie de la politique de prix de chaque distributeur[22]. Certains secteurs semblent cependant surexposés aux surmarges, notamment celui des produits frais et celui des produits biologiques.

Les chiffres obtenus auprès d’un indépendant franchisé indiquent ainsi clairement que « les produits frais font l’objet d’une marge brute bien supérieure aux autres produits » (de l’ordre de 30% en boucherie-charcuterie ou 25% pour les fruits et légumes, contre 5-15% sur le reste des produits). Il y a certes de bonnes raisons pour cette pratique, généralisée dans le secteur. Par exemple, les dommages par les consommateurs touchant ces produits frais, leur durée de conservation plus courte ou encore les besoins plus importants de personnel pour le réapprovisionnement.

D’autres raisons sont moins avouables : ces catégories de produits ont généralement moins de marques fortes, de type CocaCola ou Nutella, qui disposent elles d’un fort pouvoir de négociation. D’autant que ces dernières, plus connues des consommateurs, servent de produit d’appât et de point de comparaison entre magasins. Cela augmente ainsi l’intérêt, pour un distributeur, de rogner ses marges sur ces produits, quitte à « surmarger » sur les autres.

Cette politique de surmarges spécifiques semble s’observer également dans le secteur bio belge. Déjà bien documentée en France[23] et en Suisse[24] par exemple, la différence entre les prix à la production et à la consommation a été investiguée par Biowallonie pour 2022 et 2023. Selon Ariane Beaudelot, chargée de missions au sein de l’organisation, les marges étaient « plus importantes sur plusieurs produits bio analysés, particulièrement en 2022 où le bio s’est clairement fait “sucrer” », ce qui a « contribué à diminuer les achats bio en Belgique et a globalement affaibli le secteur ». Elle donne l’exemple des œufs, « avec une marge brute en 2022 plus de quatre fois supérieure en bio comparé au conventionnel », ainsi que du lait, « avec un différentiel de prix entre conventionnel et bio passé de 6% en octobre 2021 à 33% en octobre 2023 »[25].

Plus de transparence pour plus de surveillance

De nouveau, ces surmarges ne concernent sans doute pas tous les produits (et les différentiels semblent d’ailleurs avoir diminué en 2023 comparé à 2022). Mais le fait de jouer sur les marges entre types de produits, dans un objectif de profitabilité globale, revient à jouer « filière contre filière, ce qui, dans le cas de la bio, la pénalise lourdement », selon A. Beaudelot. Qui ajoute : « Il est possible que certaines marges soient moins élevées sur d’autres produits, ce qui compenserait, sur une moyenne globale, ces surmarges. Mais dans ce cas, qu’on nous le prouve ! »

La chargée de mission pointe là un enjeu crucial : celui de la transparence. Lors des négociations de prix avec les producteurs, agro-industrie et grande distribution se gardent bien de dévoiler toute information sur leurs marges, invoquant notamment des questions de droit de la concurrence. En cela, non seulement « ils se renvoient la balle », mais « ils se protègent mutuellement », résume A. Beaudelot.

Une condition nécessaire aux prix justes et à un meilleur partage de l’effort au sein des chaînes alimentaires belges est donc une plus grande transparence des marges. Dans ce but, il est essentiel d’étendre les ambitions et les moyens de l’Observatoire des prix, notamment en termes de collecte de données (dont le manque est criant comparé à certains pays, comme la France). Nécessaire, cette transparence accrue est bien sûr non suffisante : les mesures actuellement négociées, par exemple au sein de la task force fédérale ainsi que dans diverses propositions de loi, doivent impérativement inclure aussi des mesures de contrôle des prix (telles que l’interdiction d’achat en dessous des coûts de production) ainsi que de contrôle des infractions.

Patrick Veillard

 

Notes

[1] Référence à la chanson « Où sont les femmes ? », parue sur l’album « Paris by Night » en 1977.

[2] La marge nette correspond au bénéfice final rapporté en pourcentage du chiffre d’affaires. Elle est à distinguer de la marge brute, qui ne représente que la différence entre le prix de vente et le coût de revient. La marge nette intègre elle l’ensemble des coûts d’exploitation, tels que les salaires, les impôts, le marketing, les promotions, les coûts de réapprovisionnement des rayons, des bâtiments et d’énergie, les invendus et les amortissements.

[3] Comme le rapporte le site de fact-checking Faky de la RTBF, ce chiffre serait même surestimé puisque cette marge nette était de 0,91% en 2022, toujours selon le SPF Économie. Faky, « La grande distribution ne fait que 1€ de bénéfice sur un caddie de 100€ : vrai ou faux ? », 2 février 2024.

[4] Observatoire des prix, « Évolution des prix et des marges dans la chaîne alimentaire : une analyse du mécanisme de transmission des prix pour la Belgique et les pays voisins », SPF Économie, P.M.E., Classes moyennes et Énergie, 09/02/2024.

[5] Fevia, « Fevia réfute l’étude de la CSC », communiqué de presse du 15 février 2024.

[6] Malay O. Février 2024. À qui profite la hausse des prix dans les supermarchés ? Minerva Paper.

[7] Source : Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED, 2023), Hietland (2024).

[8] Pour 2022 par exemple, les quantités vendues n’ont augmenté que de 0,4%, pour une hausse des prix de 24%.

[9] « Pourquoi la grande distribution est-elle la cible de la colère des agriculteurs ? », L’Écho, 31 janvier 2024.

[10] Observatoire des prix, Comparaison du niveau des prix à la consommation des produits en Belgique, en Allemagne, en France et aux Pays-Bas, 20 décembre 2023, p. 40.

[11] R. Gelin, « La grande distribution alimentaire vainqueure du confinement », Analyse Gresea, 5 août 2020.

[12] RTBF. 21 février 2024. Investigation : « Supermarchés, où va notre argent ? ».

[13] Carte blanche de l’Unab, « Petit guide anti-diversion à l’usage des agriculteurs », Le Sillon belge, 39 février 2024.

[14] Frans Muller, le patron d’Ahold Delhaize, a gagné 6,1 millions d’euros en 2023, soit 145 fois le salaire médian des travailleurs belges. Voir « Wonder Food Adventure : du pain et des jeux », Tchak n°17, mars 2024.

[15] Un chiffre est particulièrement parlant de ce point de vue : selon le SPF Économie, le secteur de la distribution représente 30,8% du chiffre d’affaires de l’économie privée en Belgique (voir l’article de Faky déjà cité).

[16] Favorisés par l’inflation, ces changements de comportement des consommateurs seraient surtout portés par les produits d’appel des marques internationales. Plusieurs analyses (du SPF Économie mais aussi du BABM, de Nielsen et de Test Achats) ont en effet montré qu’ils constituaient la seule catégorie de produits moins chers dans les pays voisins, les produits frais et premiers prix restant plus chers (voir la publication de l’Observatoire des prix déjà citée).

[17] RTBF. 21 février 2024. Ibid.

[18] « Les marques et la grande distribution : je t’aime, moi non plus… », L’Écho, 16 septembre 2022.

[19] « Delhaize et Danone enterrent la hache de guerre », L’Écho, 5 septembre 2022.

[20] C. Dumont, Débauche de promotions : qui paye l’addition ?, Tchak, décembre 2022.

[21] SPF Économie, Rapport annuel sur les pratiques commerciales déloyales dans les relations interentreprises au sein de la chaîne d’approvisionnement agricole et alimentaire 2022, 17 avril 2023.

[22] À noter par exemple que les centrales d’achat imposent le plus souvent à leurs franchisés des prix d’approvisionnement supérieurs à ceux des magasins intégrés. Voir à ce sujet l’ouvrage de Jérôme Coulombel, Carrefour, la grande arnaque, Éditions du Rocher,  Monaco, 2023.

[23] L’association française UFC-Que choisir avait déjà dénoncé cette pratique en 2017 et en 2019, montrant que 41% du surcoût du bio pour les 24 fruits et légumes étudiés était capté par la grande distribution.

[24] FRC, « Omerta dans le maraîchage : les raisons de la colère », 5 octobre 2022.

[25] Sachant qu’en plus de ces surmarges, d’autres pratiques viennent globalement affaiblir le secteur. Par exemple, l’application d’une marge sous forme de pourcentage (et non de montant fixe) défavorise le bio puisque ses prix à la production sont de base plus élevés (coûts de main-d’œuvre plus élevés, rendements plus faibles, fermes généralement plus petites, etc., le tout n’étant pas compensé par le moindre coût des intrants). À noter de plus que le fait d’avoir appliqué des prix excessifs en 2022 a pu habituer certains consommateurs à des prix élevés et donc les détourner définitivement du bio. Biowallonie. « Démystifier le bio. Guide pratique pour déconstruire 13 idées reçues sur le bio à destination des professionnel·le·s », février 2024.