En tant que citoyens, nous avons tous la possibilité d’agir face aux déséquilibres qu’entraînent les pratiques commerciales conventionnelles. Evidemment, les grands changements qu’exige l’établissement d’un système permettant des relations commerciales justes ne peuvent être réalisés du jour au lendemain. Toutefois, si personne ne fait rien, il n’y a pas de raison pour que les choses s’améliorent.
Pour les citoyens souhaitant agir en faveur de relations commerciales internationales plus justes, il existe des pistes d’action très concrètes, accessibles à toutes et tous quotidiennement et dans différents cadres de la vie sociale.
J’agis avec mon temps
Les moments de temps libre constituent une excellente opportunité de s’impliquer pour le commerce équitable et les valeurs qui le sous-tendent. En s’engageant dans une équipe local d’Oxfam-Magasins du monde, chacun peut prendre part à un projet collectif, qui inclut à la fois une activité de vente de produits du commerce équitable dans un magasin tenu par des bénévoles et un travail de sensibilisation du public et d’interpellation au niveau local. En pénétrant dans un magasin du monde, on ne rentre pas dans une boutique comme les autres. En effet, on a la possibilité d’y être informé sur les campagnes d’Oxfam-Magasins du monde et sur les thématiques autour desquelles se structurent les activités de l’organisation.
Les bénévoles occupent une place centrale dans le mouvement, qu’ils font vivre de diverses manières, avec le soutien d’une structure de permanents. Ainsi, entre autres activités, les bénévoles organisent chaque année des petits-déjeuners dans le pays, ils relaient les campagnes de l’organisation et, à l’approche des échéances électorales, ils participent à l’interpellation des candidats aux élections. L’engagement bénévole comporte diverses facettes et comporte, en plus de l’accomplissement d’une tâche au service de valeurs de solidarité, une bonne dose de convivialité.
Plus d’informations : www.omdm.be/benevolat
J’agis avec mes achats
Bien qu’il ne soit pas toujours évident de s’en rendre compte à l’échelle individuelle, le rôle des consommateurs est essentiel et peut être générateur de changements fondamentaux. Les pratiques des acteurs commerciaux sont en effet directement dépendantes des comportements des consommateurs, qui se trouvent au bout de la chaîne productive et commerciale. Sous la pression des consommateurs, il est arrivé que des grandes entreprises introduisent des codes de conduite concernant leurs activités dans le Sud. Cela a notamment été le cas de Chiquita, suite à une grande campagne internationale à laquelle participait Oxfam-Magasins du monde.
Le choix par le consommateur des produits du commerce équitable permet d’établir une solidarité avec les producteurs et les travailleurs du Sud, dans la mesure où le commerce équitable garantit une rémunération juste pour un travail effectué dans des conditions décentes. C’est loin d’être le cas dans le commerce conventionnel, et les difficultés à obtenir des renseignements précis sur les filières de production n’incitent pas à l’optimisme. Au contraire, avec le commerce équitable, le consommateur a la certitude de ne pas contribuer à exploiter les producteurs. Avec un large éventail de produits aujourd’hui disponibles, le commerce équitable offre donc une alternative crédible et de qualité.
Plus d’information sur www.omdm.be/produits
J’agis avec mon école
A l’école aussi, il est possible d’agir en faveur d’un commerce plus équitable et d’un développement plus solidaire et durable. Les Jeunes Magasins du monde (JM) est un projet développé dans les écoles secondaires, pour les jeunes de 1 4 à 1 8 ans et leurs professeurs. Chaque équipe JM s’occupe d’un petit magasin de produits issus du commerce équitable, et mène des actions de sensibilisation au sein de son école.
Un JM rassemble au moins 8 élèves et 2 adultes et se réunit régulièrement pour organiser la vente, organiser des débats d’idées et des actions.
L’école devient un lieu d’apprentissage de la citoyenneté. Les jeunes sont acteurs de changement !
Contact : Service Education d’Oxfam-Magasins du monde – 010 4379 63 – www.omdm.be/s-engager/jm-oxfam/
J’agis avec mon entreprise
En tant que cadre rassemblant quotidiennement un nombre important de personnes, le lieu de travail représente un espace au sein duquel il est possible d’agir de façon collective et efficace.
Concernant le commerce équitable, une action relativement facile à réaliser peut consister à demander à ce que le café et les autres produits alimentaires consommables sur le lieu de travail soient issus du commerce équitable. D’ailleurs, à l’heure actuelle, beaucoup d’employeurs proposent déjà à leurs employés de consommer des produits équitables. Un effort au niveau d’un seul produit comme le café, consommé quotidiennement sur le lieu de travail, constitue déjà une initiative non négligeable. Et il ne s’agit pas d’un effort énorme, puisqu’on peut assez facilement installer une machine à café fonctionnant avec du café équitable. De même, acheter des produits comme du thé, des jus de fruits, des biscuits ou du chocolat équitables ne représente pas un investissement démesuré.
En agissant sur son lieu de travail, on contribue à sensibiliser ses collègues au commerce équitable et aux valeurs qui l’inspirent, et à les inciter à agir eux-mêmes, dans leur vie quotidienne, en tenant compte des conséquences de leur comportement au Nord comme au Sud. D’ailleurs, d’autres actions peuvent être imaginées au-delà de la consommation de produits équitables, notamment en ce qui concerne la consommation d’énergie ou les moyens de transport.
Informez-vous sur les machines à café et les distributeurs automatiques : www.omdm.be/entreprises
J’agis avec ma commune
La commune est un acteur-clé sur les plans économique, social et environnemental. Par la transversalité de ses compétences, elle a un rôle crucial à jouer pour répondre aux défis qui se posent à notre société. Elle le fait dans ses décisions, ses projets et ses pratiques quotidiennes. Mais elle joue également un rôle de prescription ou d’incitation vis-à-vis des entreprises, des associations et des citoyens.
La commune est un lieu important de consommation : du papier de l’administration à la construction du home du CPAS, du café du conseil communal aux repas de l’école, etc. En Belgique, les achats publics représentent environ 14% du PIB. L’engagement pour le commerce équitable peut se faire de manière immédiate et concrète, via les achats publics. D’autant plus que la législation rend tout à fait possible une adaptation des marchés publics aux critères environnementaux et sociaux. Les initiatives se multiplient d’ailleurs avec succès. En Flandre, ce sont plus de 60% des communes qui consomment ce type de produits ! Les communes sont de plus en plus nombreuses à avoir compris que l’engagement équitable, symbole d’une politique dynamique et responsable, pouvait aussi se révéler bénéfique en termes d’image. Cela répond en effet à une demande croissante des consommateurs.
La consommation équitable peut se faire de multiples manières :
- dans le bâtiment cent
ral : un distributeur de café équitable, des jus, thés, biscuits, sucre équitables - dans les institutions para-communales : restauration du CPAS ou des hôpitaux, cantines scolaires, centres sportifs, lieux culturels…
- lors d’évènements : conseils communaux, réceptions, fêtes, marchés de Noël…
- dans les équipements de la commune : t-shirts pour le personnel, matériel de bureau ou linge de cuisine…
- à des moments particuliers : cadeaux de Noël au personnel, cadeaux lors des mariages ou des noces d’or, articles promotionnels…
La campagne « Ça passe par ma commune », lancée par un collectif de 10 associations à l’occasion des élections communales 2006, propose des pistes d’actions concrètes, au départ de groupes de citoyens et d’associations locales, pour mettre les communes en action !
Informez-vous sur www.omdm.be/campagnes/ca-passe-par-ma-commune/
J’agis avec mon argent
Dans leurs campagnes publicitaires, les banques mettent fréquemment l’accent sur les taux d’intérêt qu’elles garantissent aux épargnants qui leur confient leurs économies. Mais il est rare de voir une banque donner des informations précises sur la manière dont l’argent des épargnants est investi. Or, la question n’est pas sans importance.
Par exemple, et bien qu’elles rechignent à l’admettre, plusieurs des principales banques actives en Belgique réalisent des investissements importants dans la production et le commerce des armes[highslide](1;1;;;)Selon une enquête réalisée en 2004 par Netwerk Vlaanderen, en collaboration avec Vrede VZW et Forum voor Vredesactie, et qui portait sur AXA, KBC, ING, Fortis et Dexia.[/highslide]. En outre, la plupart des banques, en tant qu’acteurs économiques menant des activités spéculatives sur les marchés financiers, jouent un rôle important dans la hausse et l’instabilité des prix des matières premières, et notamment agricoles, avec des conséquences particulièrement défavorables pour les petits producteurs du Sud[highslide](2;2;;;)Exemple frappant de l’irresponsabilité de certaines banques, le placement financier de la banque KBC lié à la hausse du prix de six denrées alimentaires, dont le slogan résume bien la philosophie : «Tirez avantage de la hausse du prix des denrées alimentaires !».[/highslide].
S’il est vrai que ces pratiques sont le fait d’un grand nombre de banques, il serait toutefois faux de croire qu’il n’y a pas d’alternative et que nous sommes condamnés à confier nos économies à des banques qui vont les investir de manière douteuse. Par exemple, la coopérative de crédit alternatif Crédal propose aux épargnants de devenir coopérateurs et de contribuer à soutenir des projets sociaux engagés, tout en bénéficiant d’un rendement juste pour leur épargne.
Informez-vous sur Crédal : www.credal.be