L’huile de palme est à la fois l’huile végétale la moins chère mais aussi la plus produite au niveau mondial (environ 1/3 des 130 millions de tonnes d’huile végétale produites en 2008, CIRAD). Elle est en effet utilisée dans la confection d’un grand nombre de produits de consommation courante.
La production de cette huile suscite également de vives tensions entre les géants industriels de l’agroalimentaire, les populations locales, les ONG de défense de l’environnement et celles à vocation plus sociale.
Cette analyse a pour objectif d’apporter quelques clés de lecture sur certains enjeux liés à cette production. Nous tenterons alors de voir en quoi celle-ci peut être compatible avec un modèle agricole durable.
I – Présentation et utilisations
Huile de palme et huile de palmiste
Deux types d’huiles sont produits à partir du palmier à huile : l’huile de palme issue de la pulpe des fruits du palmier et l’huile de palmiste fabriquée à partir des graines contenues dans le fruit du palmier aussi appelé amande.
L’huile de palme a une apparence rouge et l’huile de palmiste est de couleur blanche.
L’huile de palmiste est de meilleure qualité. Elle est produite en moins grande quantité et se vend à un prix plus élevé.
[highslide](Huile extraite a froid ou raffinee;Huile extraite a froid ou raffinee;;;)
L’huile de palme peut être produite par pression à froid (presse + filtration), ce qui nécessite un tri des fruits où les meilleurs sont sélectionnés. Comme pour toutes les huiles, la pression à froid procure une huile de meilleure qualité et sans effets néfastes pour la santé. Au contraire, elle aurait même des effets bénéfiques contre certaines maladies cardio-vasculaires et cancers et serait appréciée pour ses apports en vitamine A. Ce type d’extraction de l’huile nécessite par contre plus de temps.
L’huile de palme peut aussi être raffinée par un processus industriel. Dans ce cas, l’huile est soumise à des températures plus élevées, ce qui modifie sa composition moléculaire et conduit à la formation d’éléments non naturels voire toxiques. L’huile raffinée est notamment pointée du doigt pour augmenter le mauvais cholestérol. C’est l’huile raffinée qui est le plus utilisée dans l’alimentation, l’extraction étant moins longue et moins coûteuse. L’avantage du raffinage est que les fruits n’ont pas besoin d’être triés, ce qui explique aussi son prix moins élevé.
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Utilisations
L’huile de palme est très appréciée au niveau alimentaire pour son onctuosité et son effet liant qui en font un excellent support d’arômes tout en restant neutre en saveur.
Elle est présente dans près de 50% des produits alimentaires vendus en supermarché (pain de mie, pâtes à tartiner, biscuits, chips, margarine, céréales, lait pour bébé, plats pré-cuisinés, sauces…).
L’huile de palme est également riche en acides gras recherchés pour leurs vertus nourrissantes et hydratantes pour la peau ou les cheveux. Elle est donc présente dans de nombreux produits cosmétiques (savons, produits de parfumerie…).
Enfin, cette huile sert aussi pour la production d’agrocarburants [highslide](1;1;;;)
Les agrocarburants sont de deux types :
- le bioéthanol fabriqué à base de sucres (canne à sucre, betterave, maïs..) qui peut être incorporé dans l’essence
- le biodiesel obtenu à partir d’huiles végétales (colza, soja, palme..) et ajouté au gazole dans les réservoirs.
Pour la production de biodiesel, l’huile de palme n’est pas le composant le plus utilisé
Source : FAO
On constate à l’heure actuelle que c’est à partir d’huile de colza que l’on produit le plus de biodiesel. Pour atteindre les objectifs de l’UE en matière d’agrocarburants, et si le biodiesel reste le plus utilisé, il faudra nécessairement importer de l’huile de palme dans les années à venir.
[/highslide]. Et, même si aujourd’hui elle ne représente qu’une faible proportion, c’est l’utilisation à des fins énergétiques qui connait la plus grande croissance du fait des politiques visant à augmenter la part de « biocarburants » dans nos réservoirs.
L’huile de palme est la moins chère de toutes les huiles végétales. D’une part, les coûts de production sont extrêmement bas (inférieurs de 20% par rapport au soja).
D’autre part, son rendement à l’hectare est très élevé (tableau 1). Un hectare de palmier à huile permet de produire beaucoup plus d’huile qu’un hectare de soja ou de colza. Enfin, contrairement à d’autres types de culture, sa récolte peut se faire tout au long de l’année et pas une seule fois par an.
Tableau 1: Rendement à l’hectare pour le palmier à huile, le colza et le soja
Type de culture | Production d’huile(en millions de tonnes) | Surface de production(en million d’hectares) | Production par hectare(en tonnes par hectare) |
Palmier à huile | 37.62 (palme + palmiste)= 33.66 + 3.96 | 9.2 | 4.08 |
Soja | 33.47 | 92.46 | 0.36 |
Colza | 15.93 | 26.63 | 0.60 |
Source : CIRAD pour l’année 2005
La production
A la base, le palmier à huile est une plante originaire d’Afrique. Il a été importé en Malaisie à la fin du XIXe siècle comme plante d’ornement. C’est n’est que dans les années 60 que la production a connu un développement plus intense.
Graphique: Evolution de la production et du commerce de l’huile de palme (FAO)
Cette huile végétale est aujourd’hui produite en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie du Sud. Mais la production se concentre surtout en Indonésie et en Malaisie, qui sont les deux premiers pays producteurs [highslide](2;2;;;)Les autres principaux pays producteurs sont le Nigéria, la Thaïlande, la Colombie et le Cameroun.[/highslide] . A eux seuls, ils regroupent plus de 80% de la production mondiale avec des productions respectives de 22 et 18 millions de tonnes par an (chiffres 2009/10, Oil World ; tableau en annexe). Ces deux pays sont situés dans des régions tropicales propices à la culture du palmier à huile. L’essentiel de cette production est exportée (Indonésie 72% et Malaisie 92%), principalement vers la Chine, l’Inde et l’UE qui absorbent près de la moitié des importations.
Tableau 2: Part de l’agriculture et de l’huile de palme dans l’économie de la Malaisie et d l’Indonésie.
Pays | Place de l’huile de palme dans la production agricole | Part de l’agriculture dans le PIB | Part de la population dans le secteur agricole | |
en volume | en valeur | |||
Malaisie | 1ere | 1ere | 10% | 15% |
Indonésie | 5e | 2e | 15% | 40% |
Données : FAO
Indéniablement, l’huile de palme est un secteur important pour les deux pays. En Indonésie, pas moins de 3 millions de personnes travaillent dans ce secteur. Cependant, la part de l’emploi dans l’agriculture connait une baisse tendancielle depuis plusieurs décennies. Ce phénomène se retrouve également en Malaisie. Bien que la culture des palmiers à huile soit une des productions agricoles majeures, ces deux économies ne sont donc pas dépendantes de ce secteur. La Malaisie est par exemple très impliquée dans la fabrication de composants électroniques et l’Indonésie dans les industries textiles ou encore la production rizicole.
II – Conséquences de l’huile de palme et de son mode de production sur l’environnement et les populations
Les effets sur l’environnement et le climat
Les palmiers à huile proviennent d’immenses plantations en monocultures. Ces monocultures posent le problème de l’utilisation abusive des réserves en eau, du recours aux engrais et pesticides néfastes pour l’environnement.
Deuxièmement, ils ne poussent que dans les zones tropicales. Or, l’espace des terres agricoles disponibles étant restreint, c’est souvent par la déforestation que l’on libère la place nécessaire pour y disposer les nouvelles plantations et les infrastructures pour acheminer la production.
Pour cela, on provoque des incendies qui rejettent de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère.
Par ailleurs, ces forêts ont accumulé depuis des milliers d’années des couches de tourbe (matière provenant de la dégradation de matières organique et riche en carbone) qui jouent un rôle régulateur en captant le CO2. La destruction de ces zones provoque l’effet exactement inverse, c’est-à-dire le rejet massif de gaz à effet de serre (GES).
[highslide](Quelques chiffres;Quelques chiffres;;;)
Entre 1966 et 2007, l’Indonésie a perdu 80% de sa couverture forestière qui représentait 75% du territoire au début de la période.
En Malaisie, entre 1985 et 2000, 87% de la déforestation est directement imputable aux planteurs de palmier à huile.
On estime que 20% des émissions totales de GES sont dues directement à la déforestation,l’Indonésie est d’ailleurs devenue le 3e émetteur de gaz à effet de serre au monde derrière les Etats-Unis et la Chine.
Source : Les Amis de la Terre
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Les plantations massives de palmier à huile sont la 1ère cause de déforestation en Asie et en Malaisie ! Outre la question strictement climatique, les forêts de ces régions tropicales sont pour parties des forêts primaires, c’est-à-dire originelles. Elles sont donc un réservoir pour la biodiversité et le refuge d’un grand nombre d’espèces animales [highslide](3;3;;;)Greenpeace s’est par exemple saisie du cas particulièrement préoccupant des Orang-outangs menacés d’extinction en Indonésie à cause de la production d’huile de palme. Campagne « Give rainforests a break »[/highslide] et végétales (l’Indonésie abrite 10 à 15% des plantes, mammifères et oiseaux connus à ce jour). On comprend aisément les conséquences pour la biodiversité de la mise en place de monocultures à production intensive.
Les effets sur les populations
La culture massive du palmier à huile a aussi de graves incidences sur les populations locales. Selon un rapport du «World Rainforest Movement », les forêts sont en effet le moyen de subvenir aux besoins alimentaires des populations locales qui vivent de l’agriculture forestière traditionnelle et de la chasse. Or, bien souvent, elles n’ont d’autre choix que de les céder à des investisseurs étrangers pour la production intensive de palmiers à huile.
Les principaux bénéficiaires de ces expropriations sont les grandes firmes étrangères comme le groupe Boloré en Afrique ou Daewoo à Madagascar (souvent via des filiales) qui s’installent avec l’aide des pouvoirs politiques (c’est notamment le cas au Cameroun [highslide](4;4;;;)
Le groupe français Bolloré est très implanté au Cameroun via une filiale belge (SOCAPALM).Celui-ci exploite 40 000 hectares de palmier à huile dans le pays. L’implantation s’est faite à partir des années 60 résultant d’un programme lancé par les autorités camerounaises avec l’aide de la Banque Mondiale. Le groupe n’a pas hésité à travailler main dans la main avec divers dictateurs comme Denis Sassou-Nguesso ou Omar Bongo. Le groupe contrôle également d’autres plantations de palmier à huile en Indonésie et en Afrique (140 000 hectares).
« Résistances contre deux géants industriels en forêt tropicale. Populations locales versus plantations commerciales d’hévéas et de palmiers à huile dans le Sud-Cameroun » JF Gerber, 2008.p.19 et 20.
Un reportage a également été diffusé à ce sujet sur France Inter : «Cameroun, l’empire noir de Vincent Bolloré » diffusé le 29 Mars 2009. Le 15 décembre 2009, les auteurs du reportage ont été cités à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, suite à la plainte pour diffamation déposée contre eux par M. Bolloré.[/highslide] !).
[highslide](World Rainforest Movement;World Rainforest Movement;;;)
Le WRM est un réseau international engagé dans la protection des forêts primaires.
Il regroupe des organisations de la société civiles au Nord et au Sud. Les activités du WRM se concentrent sur la sécurité alimentaire des populations dont la forêt est le moyen de subsistance. Ce mouvement veille aussi à la défense des forêts vis-à-vis des exploitations commerciales, minières, de l’implantation de cultures et de tout ce qui menace les forêts et les populations qui y vivent.
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En Indonésie, on assiste à l’installation d’entreprises étrangères à la place d’entreprises locales, qui elles-mêmes avaient pris le contrôle des terres auparavant détenues par l’Etat. Ces expropriations se déroulent souvent avec le concours de l’armée et des pouvoirs politiques. En 1995, l’armée indonésienne contrôlait directement plus d’un million d’hectares [highslide](5;5;;;)WRM “Social conflict and environmental disaster: A report on Asia Pulp and Paper’s operations in Sumatra, Indonesia”. p.12, Août 2006. [/highslide] .
Les rapports du WRM font également état de menaces et d’intimidations, de violations des droits de l’homme, de stigmatisations [highslide](6;6;;;)Des opposants aux expropriations ont été accusés d’être membre du parti communiste [interdit en Indonésie][/highslide] et de destructions de propriétés.
Potentiellement, l’un des seuls effets positifs pourrait être la création d’emploi dans le secteur agricole pour des populations relativement pauvres. Malheureusement, on constate que les conditions de travail dans ces filières sont déplorables et que les emplois sont souvent précaires et mal rémunérés. Les entreprises qui exploitent les plantations font régulièrement appel à des sous-traitants, comme en Colombie. Cela leur permet d’échapper au paiement des cotisations sociales et de se dédouaner des mauvaises conditions de travail pour les travailleurs de la filière [highslide](7;7;;;)
Les grappes doivent être cueillies à plus de 10m de hauteur et ce sans protection, en se faufilant entre les épines des palmiers (qui peuvent mesurer plusieurs mètres).Les blessures sont relativement courantes, tout ceci au cours de journées de travail qui durent de 7 h à 17h
WRM “Oil Palm: From Cosmetics to Biodiesel, Colonisation Lives On”, p.24 Septembre 2006
[/highslide].
III – Modèle de développement agricole durable et positions des organisations internationales
Définition d’un modèle agricole durable
Le concept d’Agriculture et Développement Rural Durables (ADRD) a été reconnu au Sommet de la planète de Rio en 1992, avec le Chapitre 14 de l’Action 21 qui définit les programmes et actions spécifiques nécessaires pour promouvoir l’agriculture et le développement rural durables
Après Rio, les Nations Unies ont établi une Commission du Développement Durable (CDD) pour suivre l’avancement de l’application de l’Action 21. La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a été désignée comme maître d’œuvre pour le Chapitre 14. Le concept d’agriculture et développement rural durables y est défini par toute une série de critères qui comprend notamment :
- la satisfaction des besoins nutritionnels de base des populations sur le plan qualitatif et quantitatif
- l’accès à un emploi durable et un revenu décent pour les travailleurs agricoles
- le maintien de la capacité de production de base sans perturber le fonctionnement écologique, ni détruire les caractéristiques socioculturelles des communautés rurales
La position de différentes organisations internationales
Les organisations internationales adhèrent généralement au concept d’agriculture et développement rural durables. Toutefois les politiques qu’elles préconisent apparaissent souvent en parfaite incohérence avec les principes qui le définissent.
FMI (Fonds Monétaire International) et Banque Mondiale
Ces institutions recommandent aux Etats d’accroître la productivité agricole. Concrètement, cela se traduit presque automatiquement par un recours systématique à des engrais et pesticides et par une préférence pour les cultures à haut rendement.
La Banque Mondiale incite également à accroitre les surfaces cultivées pour augmenter la production et engendrer des économies d’échelles.
Une autre recommandation est d’encourager les investissements privés dans l’agriculture et la mise en place de mesures susceptibles d’attirer des IDE (investissement directs étrangers). Ceci comprend la cession de terres cultivables à des firmes étrangères. (Voir encadré)
L’idée transversale à ces politiques est celle de l’effet de « ruissellement » (trickle-down), qui consiste à dire qu’il faut d’abord favoriser la croissance par tous les moyens disponibles (le meilleur étant l’ouverture des marchés pour améliorer la compétitivité et accroître les exportations) et qu’il en découlera une diffusion dans l’ensemble de la société.
[highslide](Banque Mondiale et acquisitions de terres;Banque Mondiale et acquisitions de terres;;;)
Dans une récente étude, la Banque Mondiale pose les « principes d’une agriculture responsable, et des investissements qui respectent les droits, les moyens de subsistance et les ressources ». Il s’agit d’une sorte de guide de bonne conduite pour les acquisitions de terres par des acteurs privés. Sept principes y sont exposés comme le respect des droits des populations, la transparence des procédures d’acquisition, l’indemnisation des propriétaires, la consultation « participative » des personnes concernées ou encore la quantification des effets environnementaux.
La BM ne fixe par contre aucune contrainte pour sanctionner les mauvaises pratiques et précise que les pouvoirs publics locaux doivent être garants du bon cheminement de ce processus (inquiétant quand on compare le pouvoir des grandes multinationales à celui des gouvernements locaux..).
Par cette étude, la BM fixe implicitement comme établie la pertinence des acquisitions de terres par des acteurs privés.
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L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)
Au niveau des négociations internationales, les accords du GATT (le prédécesseur de l’OMC) à Marrakech en 1994 précisent que l’objectif à long terme est d’établir un « système de commerce équitable et axé sur le marché », par « des réductions progressives substantielles du soutien et de la protection de l’agriculture ».
Les négociations de Doha, toujours en cours à l’OMC, s’appuient sur cette philosophie et confirment la même idée directrice: c’est par le libre marché que l’agriculture doit s’autoréguler et ainsi procurer un maximum de bien être aux producteurs comme aux consommateurs.
A ce propos, Pascal Lamy (directeur général de l’OMC) vantait, dans un discours prononcé en Indonésie (le 17 août 2007), « l’essor de la production d’huile de palme » comme « un exemple concret de lutte contre la pauvreté grâce au commerce » en rappelant les bienfaits de l’ouverture commerciale.
De nombreux travaux ont mis en évidence les effets néfastes que pouvaient engendrer la libéralisation. Des répercussions sur les revenus des agriculteurs et sur la situation des populations les plus vulnérables ont en effet pu être constatées à la suite des programmes imposés. (cf. Hugon 1989, Nassar 1993)
Union européenne et agrocarburants
Les agrocarburants sont des carburants produits à partir de matériaux organiques non fossiles. La Commission européenne a fixé comme objectif d’incorporer 10% d’agrocarburants dans les transports à l’horizon 2020 (2009 /28 CE).
La réalisation de ces objectifs sous-entend implicitement qu’il va falloir augmenter la production de biocarburants (biodiesel et bioéthanol). Le problème est que l’UE ne sera pas en mesure de produire une quantité suffisante. Elle devra donc importer de l’huile végétale. Selon toute vraisemblance, l’huile de palme, qui est la plus abondante et la moins chère sera importée.
La Commission précise tout de même que les carburants issus de cultures ayant provoqué la déforestation ne seront pas comptabilisés dans l’objectif des 10%. Mais cette précision reste très ambiguë car l’UE considère que les forêts et les plantations d’huile de palme sont « interchangeables », autrement dit qu’un hectare de plantation de palmier équivaut à un hectare de forêt tropicale (Le Monde, 17.02.2010).
Conclusion
Omniprésente dans nos produits de consommation courante, l’huile de palme l’est aussi dans les débats sur la consommation responsable et le développement durable. A sa production sont en effet associées de nombreuses problématiques sociales et environnementales.
Au sein des organisations internationales, l’idée prédominante est que le libre échange et l’accroissement de la productivité agricole permettront de garantir aux populations des pays producteurs d’huile de palme de meilleures conditions de vie.
Ce faisant, ces organisations semblent reléguer les considérations sociales et environnementales au second rang, la priorité étant donnée à l’économique dans une vision de court terme. Or en réalité, rien dans la réalité socio-environnementale des pays producteurs ne semble indiquer qu’ils évoluent vers un modèle de développement agricole durable.
Romain Gelin
Stagiaire service politique
Sources et documents utilisés
Sources internet :
Rapports, dossiers, articles:
- Amis de la Terre, The oil ape for scandal: oil palm is threatening orang-utan survival, 2005
- Banque Mondiale:
- Large scale acquisition of land rights for agricultural or natural resource, 2009
- Principles for responsible agriculture that respects rights, livehoods and resources 2010
- Rapport sur le développement mondial 2000/2001: combattre la pauvreté
- Rapport sur le développement dans le monde 2008
- Colchester, M. et al. Promised Land: Palm Oil and Land Acquisition in Indonesia -Implications for Local Communities and Indigenous Peoples, Forest Peoples Programme,Perkumpulan Sawit Watch, HuMA and the World Agroforestry Centre, 2006
- Commission européenne – directive 2009 /28 CE
- Dronne Y., L’huile de palme dans le marché mondial : productions et échanges, INRA, dans OCL VOL. 12 N° 2 MARS-AVRIL 2005, p.98-106
- FAO, Commodities and Trade Division, Biofuels and Commodity Markets – Palm Oil Focus, 2006
- FMI Magazine, Juin 2008, Vol.37, numéro 6
- Gerber JF. Résistances contre deux géants industriels en forêt tropicale. Populations locales versus plantations commerciales d’hévéas et de palmiers à huile dans le Sud-Cameroun, 2008.
- Grain, Des monocultures durables, non merci ! In « A contre courant », juin 2006
- Greenpeace, How Unilever palm oil suppliers are burning up Borneo, 2008
- Hugon P., Incidences sociales des politiques d’ajustement. In « Tiers-Monde ». 1989, tome 30 n°117. Politiques d’ajustement et recompositions sociales en Amérique latine p.59-84.
- Jacquemard J.C., Le palmier à huile, éd. Maisonneuve et Larose (Paris – FRA) – 1995
- Le Monde, L’Europe met en balance forêt et huile de palme, 17 fév. 2010
- Nassar A., « Quelques conséquences sociales des programmes d’ajustement structurel », Égypte/Monde arabe, Première série, 12-13 | 1993, mis en ligne le 08 juillet 2008.
- World Rainforest Movement:
- The Bitter Fruit Of Oil Palm: Dispossession And Deforestation, 2001
- Oil Palm: From Cosmetics to Biodiesel, Colonisation Lives On, Septembre 2006
- Social conflict and environmental disaster: A report on Asia Pulp and Paper’s operations in Sumatra, Indonesia. Août 2006
Annexe: Données sur l’huile de palme (production, consommation, exportations, importations)