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La hausse des prix des matières premières : pourquoi ? pour qui ?

Analyses
La hausse des prix des matières premières : pourquoi ? pour qui ?

« Le prix du pain va augmenter. Pas tout de suite. Mais en tous les cas, de manière sensible, avant la fin de l’année 2007 ». Voilà ce que déclarait Albert Denoncin, président de la Confédération belge des boulangers et des pâtissiers, dans l’édition du 22 juin dernier de La Dernière Heure. Et Albert Denoncin de justifier en partie son propos par la dynamique actuelle des prix du blé : « Lorsque le prix du blé ne cesse de grimper, cela a des répercussions sur le prix de la farine, augmentation qu’il nous faut répercuter sur le prix du pain ». Il est vrai qu’en ce moment, les prix internationaux du blé sont en forte hausse : de début avril à début septembre, les cours du blé à Chicago et à Paris ont pratiquement doublé. Des produits comme le soja, le colza, le maïs ou l’huile de palme sont également concernés.
Ces hausses de prix interpellent

  • les transformateurs des produits de base [highslide](1;1;;;)Un impact selon toute vraisemblance plus préjudiciable s’il s’agit de transformateurs de petite taille.[/highslide] . Comme le laisse entendre l’exemple du blé, elles ont un impact sur leurs marges.
  • les consommateurs que nous sommes, avec la crainte que cela ne finisse par alourdir de manière significative le budget alimentaire de notre ménage.
  • les agriculteurs, bien sûr. Les hausses de prix des matières premières les concernent au premier plan. Pour une majorité d’entre eux, la conjoncture actuelle est plus que bienvenue!

Les questions suscitées par les hausses de prix des produits agricoles ne manquent pas. A quoi sont-elles dues ? Sont-elles durables ? Risquent-elles d’alourdir considérablement la facture alimentaire des ménages ? Constituent-elles la panacée pour les agriculteurs concernés ? Quelques éléments de réponse…

Une tendance relativement générale

Bien sûr, lorsqu’il est question d’évoquer le « réveil des marchés agricoles » en ce début de millénaire, on pense immédiatement au café, dont nous avons relaté dans de précédents articles les hausses de prix particulièrement spectaculaires à partir de novembre 2004 [highslide](2;2;;;)Voir les notes sur l’évolution du marché mondial du café de 2005 et 2006 sur www.omdm.be[/highslide] . Depuis lors, ces prix demeurent élevés, avec en 2006 encore, une hausse de 7% par rapport à l’année précédente selon l’Organisation Internationale du Café. Un peu plus tôt, le cacao faisait aussi parler de lui. Entre 2001 et 2003 selon l’Organisation Internationale du Cacao, on a observé une augmentation de près de 230% ! Pour ensuite diminuer à nouveau. L’instabilité reste de mise, mais on ne peut plus parler actuellement de hausse significative. Pour le riz, les prix mondiaux ont globalement commencé à se raffermir depuis avril 2003. Ils demeurent aujourd’hui assez élevés. Sur l’ensemble de l’année 2006, les cours mondiaux ont progressé de près de 10% en moyenne (Méndez del Villar, 2007).
Si l’on ne prend comme référence que les deux dernières années écoulées, hormis le blé, ce sont des produits tels que le colza, le maïs, le soja ou l’huile de palme qui attirent spécialement l’attention.

  • Le cours du colza, tout comme celui de la graine de soja, ont augmenté de plus de 30% depuis début septembre 2006, alors qu’ils avaient tous deux déjà connu des hausses l’année précédente ;
  • De la fourchette de 2 dollars à 2,2 dollars US le boisseau dans laquelle ils oscillaient de janvier à septembre 2006, le prix du maïs à Chicago sont passés à 3,6 dollars US le boisseau deux mois plus tard, avoisinant début 2007 les 4 dollars le boisseau! ;
  • Les prix de l’huile de palme à Kuala Lumpur ont augmenté de plus de 65 % depuis un an.

La tendance est moins marquée pour le coton, le sucre et les bananes, qui n’ont pas connu de hausse significative.

A l’origine des hausses récentes

Fournir une explication détaillée de toutes les causes ayant conduit à chacune des hausses de prix mentionnées plus haut est évidemment impossible dans le cadre de cette note. Concentrons-nous plutôt sur les hausses de prix les plus récentes. Celles dont les médias se font largement l’écho, et qui concernent des produits tels que le blé, le maïs, le colza, l’huile de palme ou le soja. Pour ces hausses-là, trois grands facteurs explicatifs peuvent être dégagés :

  • La croissance de la Chine et de l’Inde. La croissance économique de ces pays émergents entraîne des changements dans les habitudes alimentaires de leurs populations, qui mangent notamment plus de viande. Afin de répondre à cette demande croissante, le développement et l’intensification de la production intérieure accroît à son tour la demande en protéines végétales, utilisées pour l’alimentation animale. Cette évolution a largement contribué au fait que la Chine soit devenue en 2006 le premier importateur mondial de graines de soja, ou que la même année l’Inde ait fortement pesé par ses achats sur le marché du blé (Chalmin, 2007).
  • Le développement des agrocarburants. La demande d’énergie renouvelable issue de l’agriculture est en plein croissance: demande de maïs, de blé ou de betterave pour la production d’éthanol, demande d’huile de colza ou de palme pour la production de biodiesel,… (AllAfrica, 2007; Chalmin, 2007)
  • Des conditions climatiques défavorables. La flambée des prix du blé ou de la laine en 2006 s’explique en partie par une sécheresse en Australie. Le retour d’«El Niño», quant à lui, a affecté les plantations d’hévéas et de palmiers d’Asie du Sud-Est (Chalmin, 2007).

Les hausses sont-elles durables ?

Selon l’édition 2007 de Cyclope. Les marchés mondiaux, ouvrage annuel de référence sur l’évolution des marchés mondiaux de matières premières agricoles et non-agricoles, « au-delà des aléas climatiques, il semble évident que le trend des prix agricoles mondiaux (pour les grandes productions végétales) sera orienté à la hausse sur les prochaines décennies : la rechute des prix -comme cela fut le cas dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix – paraît exclue sur longue période du fait de la dynamique de la demande alors même que les obstacles au développement harmonieux des biotechnologies sont loin d’être tous levés » (Chalmin, 2007).
Pour justifier son propos, Cyclope relève essentiellement deux choses. D’une part, la croissance et le décollage économique d’une bonne partie de la planète (économies émergeantes), qui aboutiront à augmenter les besoins alimentaires du globe, alors même que les marges de manœuvre pour développer la production nécessaire à la satisfaction de cette demande croissante paraît bien limitée : « On peut estimer que la production agricole destinée aux utilisations alimentaires devra doubler d’ici 2050 pour répondre à la demande. Et ceci devra se faire sans augmentation très sensible de la surface agricole utilisée avec des problèmes de disponibilité d’eau et d’appauvrissement des sols » (Chalmin, 2007). Mais faudra-t-il vraiment à ce point augmenter la production ? Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’agriculture pourrait dès aujourd’hui produire assez de nourriture pour nourrir convenablement 12 milliards d’êtres humains (Ziegler, 2001) [highslide](3;3;;;)
Ce qui n’empêche pas qu’environ 850 millions de personnes à travers le monde souffrent de la faim, dont près de 820  millions dans les seuls pays en développement (FAO, 2006).[/highslide] . Reste qu’avec la croissance à venir de la demande solvable (seule demande prise en compte par les marchés), les prix alimentaires pourraient bel et bien être boostés sur le long terme. D’autre part, Cyclope justifie son pronostic par la probable montée en puissance desbesoins non alimentaires dont ceux liés à l’énergie, comme les biocarburants.
Dans ce débat, une des questions soulevées est évidemment celle du rythme et des limites de la croissance de la productivité agricole pour les décennies à venir. Particulièrement au cours des 50 ou 60 dernières années, les gains ont été immenses et constants, baisser les prix de marchés des matières agricoles. Et l’on sait combien en agriculture, la recherche d’une productivité accrue est omniprésente. Les ressources naturelles accepteront-elles indéfiniment cette dynamique ?

Les prix de l’alimentation risquent-ils d’augmenter fortement ?

Pain, viande, lait, beurre… une hausse confirmée

En Belgique comme dans beaucoup d’autres pays d’Europe et d’ailleurs, diversement selon la région du monde considérée, les dépenses alimentaires des ménages sont à la hausse. Le pain n’est pas le seul produit concerné. Puisque les protéines issues du soja ou du colza, par exemple, sont utilisées pour l’alimentation animale, les hausses de prix de ces matières premières se répercutent sur le prix de la viande. Au final, les prix du pain, de la viande, du lait ou du beurre augmentent plus ou moins fortement ici et là. En août dernier, la FEBEV (Fédération Belge de la Viande) estimait que pour octobre, il faut s’attendre à une hausse moyenne de 5 à 10% du prix de la viande.
En mai 2007, Dominique Baillard, journaliste à RFI (Radio France Internationale), qualifiait l’envolée des prix des matières premières agricoles d’« inflationniste » [highslide](4;4;;;)L’inflation désigne une hausse durable du prix moyen de tous les biens et services, certains prix augmentant plus vite que les autres. Par « durable », on entend ici que la hausse doit être constatée tous les mois.[/highslide] , écrivant par exemple : « Aux Etats-Unis, les prix à la caisse ont augmenté de plus de 6% depuis le début de l’année. En Chine, les produits alimentaires augmentent deux fois plus vite que les autres. En Inde, l’inflation est de 10% par rapport à l’année précédente ; c’est la plus forte depuis la fin des années quatre-vingt-dix. D’après l’index qui mesure l’évolution des principales denrées à usage alimentaire, la hausse atteindra 20% en 2007 ».

A qui profite la hausse ?

A vrai dire, on peut sérieusement s’interroger sur la légitimité de telles augmentations : bon nombre de transformateurs répercutent démesurément les hausses des matières premières employées sur les prix de ventes de leurs produits. En Belgique, c’est ce qui pousse la FWA (Fédération Wallonne de l’Agriculture) à réclamer la mise sur pied d’« un observatoire des prix ». Constatant « qu’il  n’existe plus de contrôle des prix en Belgique depuis 2003 », Jean-Pierre Champagne, secrétaire général de la FWA, décrit en ces termes la mission d’un tel organisme : « obtenir un certain pouvoir dans les négociations autour de la décision des prix des matières premières produites par les agriculteurs. La hausse des prix d’alimentation ne relève pas uniquement des matières premières mais aussi d’autres facteurs qui ne sont plus contrôlés à présent tels que les services, les prix d’emballages et les marges pratiquées par les intermédiaires ». Monsieur Champagne observe par ailleurs que si le prix du blé a peu augmenté entre 1990 et 2007 (de 18 euros à 20 euros le kilo), le prix du pain a connu une hausse beaucoup plus importante (de 1,18 euro à 1,98 euro) (L’Echo, 13/09/2007).
Certes, la préparation d’un produit alimentaire transformé peut subir l’accumulation des hausses de prix de plusieurs matières premières, de même qu’elle peut être confrontée à l’augmentation d’autres coûts. Qui plus est, on peut sans doute comprendre que la situation économique de certains commerçants, de petite ou moyenne taille, soit telle qu’ils puissent vouloir saisir l’opportunité d’accroître un peu leurs marges lorsqu’une opportunité de le faire se présente. Mais à coup sûr, il y a des abus. Ils heurtent d’autant plus lorsqu’ils sont le fait de grandes entreprises, de transformation ou de distribution dont les marges bénéficiaires réalisées sont très élevées. Des entreprises qui, par contre, évitent souvent de répercuter sur leurs prix de vente les baisses de prix de leurs matières premières lorsque cela se produit.

Tout bénéfice pour les agriculteurs… vraiment ?

Pour la grande majorité des agriculteurs concernés, les hausses de prix sont une bonne nouvelle, c’est évident. Et l’on aurait vraiment tort de négliger l’importance que cela peut avoir pour les agriculteurs et leurs familles. Cela étant, il ne faut pas non plus exagérer l’intérêt de ces hausses, au minimum pour trois raisons.

1. Prix de marché et prix aux producteurs

Premièrement, gardons bien à l’esprit le fait que très souvent, les « prix internationaux » ou « cours mondiaux » dont on renseigne les évolutions dans les médias, organismes statistiques ou institutions internationales ne sont pas les prix payés aux producteurs. Cela en vertu de la structure même de nombreuses filières agricoles.
Diverses étapes interviennent entre la production et l’exportation du café, chacune de ces étapes captant sa propre marge bénéficiaire. Et ce sont les prix à l’exportation qui correspondent aux prix internationaux, non ceux perçus par les producteurs.
Cette mise au point est importante dans la mesure où chaque fois que la structure de la filière implique une différence entre les prix payés aux producteurs et les prix internationaux, la question est de savoir comment les hausses de prix se répercuteront sur les agriculteurs. Pour répondre à cette question, une approche au cas par cas est nécessaire: ce qui est vrai pour une filière ne l’est pas pour une autre. Dans le cas de filières « libéralisées », c’est-à-dire organisées de manière telle que les producteurs sont directement exposés aux variations de prix internationaux et aux négociations de prix avec les autres acteurs, la capacité des agriculteurs à tirer réellement profit d’une hausse de prix sur le marché mondial dépendra de leur pouvoir de marché [highslide](5;5;;;)Cette notion importante est définie dans l’analyse consacrée au soja.[/highslide] . Si celui-ci est faible comparativement à celui d’autres acteurs, les producteurs risquent selon toute vraisemblance de ne bénéficier que faiblement de la hausse.

2. Prix nominaux et prix réels

Deuxièmement, et c’est là une donnée importante, toutes les hausses de prix mentionnées plus haut sont exprimées en valeur nominale, c’est-à-dire sans prendre en compte l’inflation. Or si l’on veut apprécier à sa juste valeur l’impact que peut avoir l’évolution des prix de marché sur les conditions de vie des producteurs, ce qui compte est moins l’évolution des prix nominaux que celle des prix réels, à savoir celle des prix tenant au contraire compte de l’inflation. La question est alors la suivante : comment évoluent les prix de marchérelativement aux prix des autres biens ? C’est là la seule manière de se faire une meilleure idée de l’évolution du pouvoir d’achat de l’agriculteur. Or, en tenant compte de l’inflation, en l’occurrence de la forte augmentation des prix des biens manufacturés observée au cours de ces dernières décennies, on constate que, hors éventuelles subventions, les revenus dégagés par la vente des matières premières sur les marchés internationaux correspondent à une forte détérioration du pouvoir d’achat des agriculteurs.
En termes réels, on observe ainsi par exemple qu’entre 1980 et 2005, les prix mondiaux annuels du sucre, du coton-fibre, du café et du cacao ont chuté de 68.5 à 77.6 %. Toujours en termes réels, les calculs menés sur la période 1977-2001 mettent en évidence une dégradation moyenne des prix de 3,3 % par an pour 19 produits alimentaires dont le blé, le riz, le soja, le sucre, les bananes, le café robusta, les autres cafés, les fèves de cacao et le thé. En un siècle, le prix réel d’un produit comme le sucre a été divisé par trois (Parmentier, 2007). C’est dire combien les hausses de prix doivent pour le moins être fortement relativisées.

3. L’instabilité des prix

Enfin, les agriculteurs n’ont pas seulement besoin de prix plus rémunérateurs. Ils ont aussi besoin de prix plus stables. L’instabilité des prix internationaux pose à elle seule d’énormes difficultés aux producteurs qui y sont les plus directement exposés. En simplifiant, on pourrait dire qu’elle crée un climat d’insécurité socio-économique pour les producteurs qui incite les producteurs à adopter diverses stratégies pénalisantes, tant elles sont lourdes de conséquences à bien des égards. Exemple parmi d’autres, en pareille situation, les producteurs ont souvent tendance à vouloir coûte que coûte mettre le peu d’économie qu’ils peuvent de côté au cas où un coup dur surviendrait soudainement. Cela même s’ils sont très pauvres. Cette attitude réduit à néant toute perspective d’investissement dans la croissance de la productivité de l’exploitation agricole. Ce qui a pour effet de marginaliser toujours davantage l’agriculteur sur le marché, jusqu’à ce qu’il fasse faillite et ne puisse donc plus du tout vivre de l’agriculture. Elle peut aussi inciter le producteur à réduire certaines dépenses essentielles, comme celles consacrées aux soins de santé ou à l’éducation des enfants (Parmentier, 2007). Ce type de considérations devrait également conduire à ne pas idéaliser outre mesure l’intérêt, certes bien réel, des récentes hausses de prix des produits de base agricoles.

En synthèse

Finalement, ce qui précède fait une fois de plus apparaître l’enjeu d’une nécessaire régulation forte des marchés agricoles. Nécessaire pour rééquilibrer les rapports de force entre agriculteurs et industriels de l’agroalimentaire, garantir une plus grande stabilité de prix de marché, ou encore pour éviter que les consommateurs ne fassent les frais de politiques de prix abusives des transformateurs et distributeurs de produits alimentaires.
Stéphane Parmentier

Références

  • AllAfrica. (2007). La hausse des prix agricoles alimentée par la croissance de la demande de biocarburants [13/09/07]. Disponible < http://fr.allafrica.com/stories/200707051092.html>
  • Baillard D. (2007). La flambée des matières premières agricoles est inflationniste. [13/09/07]. Disponible <http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_52221.asp>
  • Chalmin P. (direction) (2007). Cyclope. Les marchés mondiaux 2007. Ed. ECONOMICA, 662 p.
  • Coordination Sud. (2005). Agriculture: pour une régulation du commerce mondial. Mettre le développement au coeur des négociations de l’Accord sur l’agriculture à l’OMC. Coordination Sud, 99 p.
  • FLO, IFAT, NEWS, EFTA. (2006). Du commerce oui, mais différemment. Succès & défis du commerce équitable. FLO, IFAT, NEWS!, EFTA, 187 p.
  • Méndez del Villar (2007). Riz : stabilité des marchés mondiaux. Rapport mensuel du marché mondial du riz. Août 2007. CIRAD
  • Parmentier S. (2007) Vers la gestion de l’offre. Réguler les prix et les échanges de matières premières agricoles. Oxfam-Magasins du monde, 116 p.
  • Pleinchamp.com. (2007). La hausse du prix du lait profite peu aux producteurs. [13/09/07]. Disponible <http://www.pleinchamp.com/article/detail.aspx?id=28753&menu_id=2&page=1&local=false&pub_id=2>
  • Ziegler J. (2001). Le droit à l’alimentation. Rapport établi par M. Jean Ziegler, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, conformément à la résolution 2000/10 de la Commission des droits de l’homme. Document E/CN.4/2001/53. ONU, 34 p.