Introduction
En 2014, Oxfam-Magasins du monde a entamé un processus de renforcement de ses relations de partenariat politique et éducatif, qui a débouché sur une campagne conjointement portée par Oxfam et trois de ses partenaires asiatiques, Tara, Sasha et Corr the Jute Works.
Cette campagne, appelée Fairchances, visait à promouvoir l’égalité femmes-hommes dans le monde du travail à la fois en Inde, au Bangladesh et en Belgique.
Une première pour l’organisation. En effet, s’il y avait déjà eu des exercices d’échange de savoirs et expertises dans le passé, l’organisation d’une campagne de sensibilisation et d’interpellation politique avec des partenaires du Sud était une expérience nouvelle.
La campagne a–t-elle effectivement été un instrument de renforcement des partenariats, comme se l’est proposé Oxfam dans son programme d’action prévu entre 2014 et 2016 ? C’est la question à laquelle nous proposons de répondre à travers cette analyse.
Ce n’est donc pas tant l’impact qu’a eu la campagne Fairchances sur les différents publics de Belgique, d’Inde et du Bangladesh qui est analysé dans ce document, que sa capacité à renforcer les relations de partenariat dans les activités et contenus éducatifs et politiques d’une organisation de commerce équitable.
Pourquoi cette campagne?
La démarche, inscrite dans la programmation d’Oxfam-Magasins du monde entre 2014 et 2016, est née d’une volonté de l’organisation de donner « une plus grande place à ses partenaires dans sa stratégie politique et éducative ». En effet, dans le commerce équitable, la relation commerciale représente un levier pour la mise en place d’activités et projets visant à encourager et accompagner les organisations de producteurs dans leurs projets de développement social et économique, et de participation politique.
Les campagnes de sensibilisation et d’interpellation politique représentent un instrument clef de la coopération belge au développement avec le Sud. Elles permettent de dénoncer des injustices vécues par les populations des pays partenaires, et d’engager le public à choisir des alternatives comme le commerce équitable.
Pour leur première initiative de collaboration au-delà du commercial, Oxfam-Magasins du monde et ses trois partenaires asiatiques ont souhaité mettre l’accent sur la question du genre dans le secteur de l’artisanat équitable, notamment à l’occasion du 20e anniversaire de la conférence de Beijing[1. La conférence de Beijing s’est tenue en 1995 sous l’égide de l’ONU pour élaborer un plan d’action visant la promotion et l’autonomisation des femmes en matière de droits humains.] sur les droits des femmes en matière d’égalité, de développement et de paix.
Cette volonté s’est basée sur plusieurs attentes, à savoir :
Pour Oxfam-Magasins du monde, l’objectif premier était d’amener un positionnement spécifique de l’organisation sur les droits des femmes à la lumière de son expertise en commerce équitable. Ce positionnement devait permettre de communiquer un message clair et crédible, qui soit le reflet de la réalité des productrices des organisations partenaires.
Pour l’organisation, qui a pour habitude de mener des campagnes Nord, il y avait aussi une volonté d’innover dans sa démarche en dressant un parallèle entre des initiatives d´émancipation par le travail décent mises en place par des femmes d´Inde, du Bangladesh et de Belgique.
Il y avait également un souhait de mieux faire connaître les enjeux liés au genre dans le secteur du commerce équitable auprès des acteurs et organisations locales de défense des droits des femmes, que ce soit en Belgique ou en Inde et au Bangladesh.
Ce positionnement répondait enfin à un souhait institutionnel plus grand, celui d’intégrer l’approche genre de manière plus transversale, systémique et systématique dans ses métiers et activités.
Le mouvement de bénévoles ensuite, avait exprimé son souhait de mieux comprendre, à travers cette campagne, la situation des femmes dans ces pays et les activités mises en place par les organisations partenaires pour les aider à s’autonomiser, au-delà des aspects commerciaux qu’il connait bien de par son engagement volontaire dans le réseau de magasins-Oxfam.
Du côté des partenaires, les attentes exprimées étaient politiques et thématiques. Ils souhaitaient, à travers cette stratégie de campagne commune, donner davantage de visibilité aux problèmes liés à la reconnaissance du travail salarié et domestique occupé par les femmes indiennes et bengalis. Ils espéraient ainsi qu’une campagne d’envergure internationale portée avec Oxfam donne de l’impact à leur voix et attire l’attention sur l’alternative de travail décent qu’ils portent au quotidien, et par conséquent qu´elle renforce leur notoriété et leur attractivité commerciale. Leurs attentes étaient aussi techniques, puisqu’en unissant leurs efforts autour d’une même campagne, les organisations se donnaient l’occasion d’échanger des informations et des expériences, ainsi que des outils de communication, d’éducation et de plaidoyer qui les renforceraient dans leurs actions.
Le processus de co-construction
Lors de séminaires de travail mis en place en juin 2012, décembre 2013 et décembre 2014, Oxfam et cinq de ses partenaires ont échangé leurs expériences et outils sur le plan éducatif et politique. Ils ont aussi identifié un besoin de renforcement des partenaires Sud sur ces deux aspects, et l’intérêt de se positionner ensemble sur la question des droits des femmes dans le commerce équitable, ce qui a fait émerger l’idée d’une campagne commune. Plus tard, Oxfam-Magasins du monde, avec l´aval de sa Commission Partenaires, a défini les trois organisations asiatiques Tara, Sasha et Corr the Jute Works comme partenaires de campagne en raison de leur expérience dans la mobilisation citoyenne et de leur capacité à mener un tel projet de coopération à terme.
Une étude a été menée sur le terrain par Oxfam en 2014 pour mieux comprendre l’impact de l’artisanat équitable sur l’empowerment des femmes en Inde et au Bangladesh[2. Veillard, P. Artisanat et genre. Impact de l’artisanat équitable sur l’empowerment des femmes en Inde et au Bangladesh, novembre 2014].
Elle a servi à recueillir des témoignages et à identifier les défis sur place en matière d’égalité femmes-hommes, et ainsi à mieux cerner les messages de campagne.
Cette étude, conjointement aux séminaires organisés, a d’ailleurs permis de constater un décalage légitime entre les contenus et priorités des différents pays, et le besoin d’adapter certains messages, visuels et outils selon les contextes, tout en s’accordant sur un créneau thématique commun : celui de l’égalité femme-homme par le travail décent.
A coup d’entretiens téléphoniques périodiques avec les partenaires, la campagne a pris forme, une série d’outils ont été conçus de manière à être applicables à l’ensemble des pays, ou adaptables, selon les cas : message, affiches, flyers, site web, clips et autres capsules audiovisuelles, action de body painting, ….
Des visites d’Oxfam et de la presse spécialisée belge en Inde[3. Un voyage de presse a été organisé par Oxfam-Magasins du monde en octobre 2015, accompagné de journalistes des presses spécialisées Axelle et Imagine Demain le Monde.] en octobre 2015, suivies de la rencontre du partenaire indien Sasha en Belgique avec le public jeune et adulte, ont été autant de temps d’échanges appréciés et valorisés par les publics, partenaires et collègues sur le sujet du commerce équitable comme levier d’empowerment des femmes, en particulier des artisanes.
Le lancement de la campagne s’est fait dans des temps différés, selon les contextes et calendriers de chaque organisation. Ainsi, Oxfam a profité d’un événement annuel de grande ampleur – la journée des Jeunes magasins du monde -, pour lancer sa première partie de campagne en octobre 2015. Elle a ensuite rassemblé un public pluriel et engagé autour d’un petit-déjeuner-débat, organisé à Charleroi avec le CEPAG (Centre Education Populaire André Genot) à l´occasion de la journée internationale des droits des femmes, pour lancer la seconde partie de campagne en mars 2016. Côté sud, la campagne a été lancée le 07 novembre à Delhi par Tara, le 12 novembre à Calcutta par Sasha, et le 1er décembre par Corr the Jute Works. Plus de 700 personnes de tous horizons et trajectoires ont assisté aux événements de lancement (environ 400 à Delhi), notamment des membres du gouvernement, des médias, des étudiant-e-s et participant-e-s d’autres communautés.
Ces journées de lancement ont été précédées et suivies (selon les cas) par des moments de formations dans les trois pays, des ateliers dans des écoles et collèges de Calcutta, des repas et petits-déjeuners de sensibilisation en Belgique et en Inde, des pièces de théâtre… soit autant de moments mobilisateurs qui ont donné vie à la campagne, dont les impacts ont pu être évalués individuellement et collectivement en automne 2016.
L´évaluation de l´impact qu´a eu la campagne Fairchances sur la place du partenariat dans les activités politiques et éducatives d´Oxfam-Magasins du monde s´est réalisée en deux temps. Un premier temps de recueil d´impressions et témoignages des partenaires (via un formulaire en ligne) et du personnel salarié et bénévole d´Oxfam (via un focus groupe), et un second temps de rencontre en téléconférence qui a permis d´échanger sur les propos recueillis dans la première étape, et de réfléchir ensemble au futur.
Les renforcements observés
Selon l’évaluation menée en fin de programme avec les partenaires, bénévoles et salariés d’Oxfam, non seulement la campagne a permis aux quatre organisations de gagner en visibilité sur le terrain thématique des droits des femmes, avec une véritable légitimité, mais elle a également aidé à renforcer les coopérations existantes et à en construire de nouvelles, aussi bien au Nord qu’au Sud.
Une plus grande visibilité
La campagne Fairchances a permis de positionner les enjeux liés au genre dans le secteur du commerce équitable auprès des organisations internationales et locales de commerce équitable et de défense des droits des femmes. Cela s´est répercuté par un gain de visibilité du travail des trois organisations asiatiques et d´Oxfam-Magasins du monde sur le sujet. Comme attendu, s’associer avec une organisation telle qu’Oxfam, qui bénéficie d’une reconnaissance mondiale, a donné du rayonnement et du poids à la campagne menée dans les pays partenaires. Un public nombreux et varié a assisté aux différentes activités organisées dans les villes indiennes de Delhi, Badarpur, Bawana Delhi, entre autres. Des membres gouvernementaux, des médias, des étudiant-e-s et participant-e-s d’autres communautés ont assisté au lancement de la campagne sur place, et l’ont relayée.
La mutualisation des activités et outils (séminaires, téléconférences, visites et voyage de presse, journée partenaire, visuels et logos commun…) a été un moyen efficace pour travailler à cette visibilité. Cela s’est fait au rythme des calendriers spécifiques à chaque organisation. L’effort de mutualisation a par ailleurs aidé à renforcer techniquement les structures locales de promotion des droits des artisanes.
Certains outils ont cependant montré leurs limites. L’action de « body painting » par exemple, qui invitait les bénévoles d´Oxfam à se « tatouer » sur la peau un message en lien avec la campagne, et d’en faire une photo qui ensuite était diffusée sur les réseaux sociaux, n’a pas fonctionné pour le public bengali que visait l´association Corr the Jute Works. Cela est dû notamment à la tranche d’âge du public visé, allant de 18 et 30 ans, alors que l´activité a eu beaucoup de succès en Belgique auprès d´un public scolaire plus jeune. Cet exemple démontre bien qu´un outil pensé dans un contexte donné (belge, dans ce cas précis) doit pouvoir trouver des déclinaisons possibles en fonction des contextes et des publics touchés.
Renforcement et élargissement des collaborations
Le fait de s´allier à d´autres organisations de commerce équitable, notamment à Oxfam qui jouit d´une envergure internationale, a ainsi ajouté de la valeur au travail de campagne mené par les organisations partenaires en faveur des droits des femmes sur leurs différents territoires, et renforcé leur crédibilité aux yeux du monde associatif. Cela a de facto renforcé la place qu’occupe le partenariat dans la stratégie de chaque organisation.
Les partenariats Nord-Nord se sont également vus renforcés considérablement dans le domaine des droits des femmes, tant à l’échelle locale qu’internationale. En effet, selon les attentes exposées, pour Oxfam-Magasins du monde qui se dédie depuis quarante ans au commerce équitable avec le Sud, dresser des parallèles avec des injustices vécues par les femmes de Belgique n’allait pas de soi. Aussi, l’organisation a préféré tisser des partenariats avec un réseau d’organisations de défense des droits des femmes et syndicats de Belgique, telles que Vie Féminine et son magazine Axelle, Le Monde Selon les Femmes, le CEPAG, le Lobby Européen des Femmes… Ce faisant, la campagne a été l’occasion pour Oxfam de développer ou consolider des collaborations stratégiques avec des organisations belges et européennes qui bénéficient d’une assise nationale, voire internationale. La campagne a aussi été reprise en Suisse, par l´Association Romande des Magasins du monde, par la Suède, et va être reprise, adaptée et diffusée par la World Fair Trade Organisation à l’occasion de la prochaine journée internationale des droits des femmes, le 08 mars 2017. A cette même occasion, Oxfam-Magasins du monde est également conviée par l’Université Populaire de Montreuil pour intervenir sur le sujet.
Ces partenariats Nord ont permis de toucher un public varié et parfois très différent de celui qui est familier à Oxfam, par exemple un public ouvrier pour qui le commerce équitable peut apparaitre comme une alternative éloignée de ses préoccupations quotidiennes. Et pourtant, le commerce équitable traite de sujets complètement liés à sa réalité. Par exemple, les indécences dénoncées par Oxfam quant aux conditions de travail de femmes et d’hommes du Sud, sont le produit de la dérégulation des marchés économiques et financiers à travers le monde, qui impactent également les travailleuses et travailleurs européens.
Par ces collaborations, Oxfam défend ainsi sa légitimité à débattre sur la question de l’empowerment des femmes par le travail décent, avec une expertise complémentaire à celle apportée par d’autres acteurs associatifs.
On voit ici que la visibilité et l’impact d’une campagne sont intrinsèquement liés aux coopérations qui se créent autour d’elle. S’agissant d’une campagne Nord-Sud, le spectre du partenariat a dépassé le lien établi entre les quatre organisations de Belgique, d´Inde et du Bangladesh, pour se démultiplier dans de nouveaux liens Nord-Nord et Sud-Sud, et même croisés, au point que l’organisation indienne Sasha s’est vue invitée par l´Association Romande des Magasins du monde pour débattre en Suisse de la question des droits des femmes au travail, et que le CEPAG (partenaire de campagne d´Oxfam-Magasins du monde) a sollicité une organisation partenaire d´Oxfam-Magasins du monde – Maquita (Equateur) – pour témoigner de l’émancipation des femmes par le travail décent lors d’un des séminaires du Centre d´Education Populaire.
Une expérience pilote
A partir des constats dressés, il semble évident qu´une campagne de sensibilisation et d´interpellation politique portée conjointement par des organisations du Nord et du Sud associées représente un outil efficace de renforcement des liens de coopération existant, et qu´elle permet en plus d´en activer de nouveaux.
Le partage d’idées, d´informations et d´une expérience commune entre Oxfam et ses partenaires Sud, au-delà de l’aspect commercial qui les relie, a définitivement représenté un tournant dans le champ des possibles en matière de partenariat, et en ce sens a constitué une petite innovation à l´échelle des quatre organisations. Cela a ouvert de nouvelles pistes qui sont actuellement prises en compte dans la construction des futures campagnes, et a donné place à la volonté de poursuivre dans cette démarche: « Nous souhaiterions renouveler l’expérience », affirme une représentante de Sasha « c’est un modèle de collaboration merveilleux et innovant entre des organisations de commerce équitable qui ne se voient plus seulement liées par le commerce mais aussi par des campagnes significatives au sein d’un mouvement global de commerce équitable qui se voit renforcé ». Pour l´équipe de Tara, la campagne commune a été une « opportunité d’étendre [la] collaboration au-delà du commercial, vers les initiatives sociales collectives ». Et à la question de renouveler l´expérience, Corr the Jute Works se réjouit : « Certainement oui, la campagne a été une ligne de départ, pas d’arrivée. Nous voulons définitivement continuer de nous enrichir avec l’expérience d’Oxfam et travailler ensemble à faire de cette planète un meilleur endroit pour les enfants ».
Illustration de cela, bien que la campagne soit terminée, les trois partenaires vont continuer à mener un travail éducatif avec des étudiants universitaires, ainsi que des actions de plaidoyer auprès des décideurs politiques locaux et régionaux, en parallèle des ateliers de formation en droits des femmes qu´ils mettent déjà à disposition des artisanes. Fortes du partenariat consolidé autour de la campagne, les trois organisations indiennes ont présenté ensemble la campagne Fairchances lors du sommet de WFTO Asia qui s´est tenu à l´automne 2016, et se sont même organisées pour construire ensemble des propositions visant à alimenter l´exercice de construction de la politique de genre de l´organisation mondiale de commerce équitable. Dans cette perspective, Oxfam encourage ses partenaires pour qu´ils diffusent davantage cette campagne et les suivantes auprès de leur réseau associatif et politique national, cela leur donnera toujours plus de visibilité.
De son côté, Oxfam-Magasins du monde continuera de diffuser la campagne auprès du réseau WFTO, et met en place un processus de renforcement de sa politique et de ses pratiques de genre en interne, avec l´accompagnement de l´asbl Le Monde selon les Femmes. Ce faisant, l´organisation souhaite dépasser le cadre de la campagne et ancrer une perspective différentielle de genre plus systématique et systémique dans la pratique de ses différents métiers. Dans un futur proche, elle envisage également de développer des alliances avec le mouvement de la transition et le milieu académique, afin de toujours mieux valoriser et mutualiser ses efforts, et de toucher un public toujours plus large et varié.
Conclusion
Ce panorama optimiste ne peut faire l´impasse de questions essentielles pour la suite. Tout d´abord, l´impact d´une campagne sur les partenariats est aussi à analyser à la lumière des ressources humaines requises pour sa gestion. En effet si Oxfam-Magasins du monde peut compter sur une équipe de professionnel-le-s ayant à charge la coordination d´une campagne, c´est rarement le cas pour les organisations partenaires. Et les ressources humaines sont souvent dépendantes des ressources économiques. Dans le cas de Fairchances, les efforts et la créativité mis en place par les partenaires pour mener à bien la campagne ont été remarquables si l´on prend en considération le peu de moyens économiques mis à disposition pour ce faire. Le manque de ressources humaines s´est cependant fait ressentir lors de la deuxième partie de campagne où, une fois les activités de lancement menées, il a été difficile de maintenir avec les partenaires le rythme de communication enthousiaste du début de campagne, et le suivi des activités a été plus difficile.
De plus, le succès du partenariat développé au-delà de la relation commerciale qui relie Oxfam à ses partenaires ne doit pas nous empêcher d´interroger l´impact que peut avoir une telle collaboration sur les activités commerciales des organisations. L´alternative du commerce équitable prônant un travail décent dans une totale égalité des genres passe non seulement par la sensibilisation, mais aussi logiquement par l´achat équitable, qui à son tour permet de pérenniser le partenariat commercial avec les organisations productrices du Sud. Les bénévoles belges utilisent d´ailleurs bien souvent le produit de commerce équitable comme « accroche » de sensibilisation. Quand bien même l´impact direct de la campagne Fairchances sur les activités commerciales ne s´est pas fait ressentir (et que ce n´était pas le but affiché), il n´en reste pas moins important de réfléchir à la capacité d´une campagne Nord-Sud à influencer les activités commerciales… et vice-versa.
Enfin, une manière efficace de pouvoir mesurer l´impact d´une campagne sur le renforcement d´un partenariat serait de fixer les indicateurs d´impact et résultats attendus dès la structuration de la campagne et de ses objectifs. Cela faciliterait le monitoring et l´évaluation d´une campagne, surtout lorsque celle-ci regroupe différents acteurs.
Estelle Vanwambeke