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Les supermarchés vendent du local, du bio et de l’équitable, pourquoi voulez-vous qu’on les évite alors qu’ils changent déjà leurs pratiques ?

Agroécologie
Les supermarchés vendent du local, du bio et de l’équitable, pourquoi voulez-vous qu’on les évite alors qu’ils changent déjà leurs pratiques ?

Sous la pression progressive et constante de la société civile et d’une frange des consommateurs/trices que nous sommes, les supermarchés se sont mis au bio, équitable, local, vrac… Petitement, à la marge, souvent dans un but de récupérer les tendances, sans pour autant fondamentalement modifier leurs pratiques d’achat auprès des producteurs/trices, questionner la vente d’autres produits, leur emballage, leur impact social et environnemental. Ils le font très souvent dans un objectif purement opportuniste et le plus à minima possible (il suffit de regarder ce qu’il se passe avec le vrac sec dans le peu de grandes surfaces qui ont décidé de proposer ce type de rayon).

Les supermarchés sont beaucoup trop dans la réaction et l’adaptation progressive de leurs pratiques en vue de toujours garder la clientèle. Mais si nous tablons sur ce fait, alors le mois sans supermarché prend tout son sens puisqu’il continue à mettre la pression sur les supermarchés en leur montrant que de plus en plus de consommateurs/trices se préoccupent vraiment de leurs achats.

À noter aussi qu’il y a encore beaucoup à faire pour rendre le commerce de la grande distribution plus juste (partout sur la planète). Une Directive européenne de 2019 (Unfair Trading Practices Directive) qui tente de lutter contre les pratiques commerciales inéquitables (plus particulièrement de la grande distribution) donne une certaine idée de ce qu’on peut également reprocher aux supermarchés. En essayant de vous mettre dans la peau d’une agriculteur/rice qui vend sa récolte de haricots à un distributeur, considérez ces quelques exemples qui sont malheureusement très souvent rencontrés :

  • Retards de paiement de l’acheteur : payer après 30 jours pour des produits périssables ou après 60 jours pour d’autres produits agro-alimentaires.
  • Annulation d’une commande dans un délai très court.
  • Changements unilatéraux dans un contrat de fourniture de produits.
  • Demandes par le fournisseur de paiements non liés aux produits.
  • Demandes au fournisseur de payer pour la détérioration ou la perte de produits même après que ceux-ci sont passés dans les mains de l’acheteur.
  • Refus d’effectuer un contrat écrit.
  • Acquisition, utilisation ou révélation de secrets commerciaux du fournisseur.
  • Menace de représailles commerciales lorsque le fournisseur revendique ses droits.
  • Exigence que le fournisseur supporte les coûts des plaintes de clients.
  • Mise en avant des produits dans des zones non stratégiques du magasin (bas de rayon, etc.)