Les dividendes annuels d’Amancio Ortega, le fondateur de la marque de vêtements Zara, correspondent à plus de 600.000 fois le salaire moyen d’un ouvrier indien de la confection*. Ce chiffre symbolise à lui seul les inégalités qui gangrènent les filières textiles. Des inégalités aux conséquences dramatiques pour des millions de travailleurs et travailleuses, principales victimes d’accidents tels que celui du Rana Plaza au Bangladesh en 2013.
Le drame du Rana Plaza, symbole d’une industrie fondée sur le mépris des droits humains
Le 24 avril 2013, le monde a connu une des pires catastrophes industrielles jamais survenue. Le Rana Plaza, un bâtiment de huit étages qui hébergeait 5 usines de confection, s’est effondré subitement à Savar, une ville industrielle du Bangladesh. Le bilan est lourd : 1138 travailleurs/-euses sont tué·e·s et plus de 2000 autres blessé·e·s. Ce drame restera le symbole d’une industrie de la mode fondée sur le mépris des droits et des vies de ceux et celles qui confectionnent nos vêtements.
De multiples dommages sociaux et environnementaux
Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. En plus de nombreuses autres catastrophes industrielles, les chaînes textiles sont l’objet d’innombrables dommages :
- Salaires misérables
- Discriminations, en particulier envers les femmes
- Absence de liberté syndicale
- Pollution des eaux et des terres agricoles
- Travail forcé, y compris des enfants
L’un des cas les plus extrêmes est celui des systèmes « Sumangali », dans les usines textiles en Inde du Sud : une forme de contrat de travail qui permet en théorie à des jeunes filles de payer la dot de leur futur mariage, mais qui se révèle en réalité proche de l’esclavage moderne.
Des solutions existent face à ces inégalités
De telles inégalités ne sont pas une fatalité. Face à l’opacité, la complexité et la concentration de pouvoir qui caractérisent les chaînes textiles, il existe de multiples solutions :
- Des actions politiques et citoyennes
- Des alternatives de consommation, tels les vêtements labellisés équitables ou de seconde main
Il faut prendre conscience qu’un vêtement bon marché est source d’exploitation
Girish G. Krishnan – co-fondateur de Mila Fair Trade Clothing.